Malgré les appels de certains pays à renoncer au projet de gazoduc Nord Stream 2, l’Autriche n’a pas l’intention de le faire et redoute les nouvelles sanctions contre Moscou qui pourrait nuire à son économie.
Vienne soutient toujours le gazoduc russo-européen Nord Stream 2 bien qu’il risque d’être frappé de nouvelles sanctions en cas d’escalade du conflit autour de l’Ukraine, a déclaré ce dimanche 13 février la ministre autrichienne du Numérique et des Entreprises, Margarete Schramböck, à la chaîne de télévision ORF 2.
L’Autriche « a beaucoup investi dans ce gazoduc » via sa société pétrolière OMV, a expliqué Mme Schramböck.
La Russie a toujours respecté ses engagements pris dans le cadre des contrats gaziers et elle l’a fait même « aux pires moments de la guerre froide », a rappelé Mme Schramböck.
« S’il n’y a pas d’+invasion+, le Nord Stream 2 doit, bien sûr, être mis en exploitation. »
De nouvelles sanctions risquent de ricocher
Les sanctions actuellement à l’étude ne concernent pas l’ensemble des livraisons de gaz russe en Europe, mais « le lancement de ce nouveau gazoduc », a précisé la ministre. Leur adoption risque de se répercuter sur l’économie autrichienne, selon elle.
« Oui, bien sûr. Nous avons de bons échanges économiques avec l’Ukraine et avec la Russie. »
En effet, l’Autriche occupe la sixième place en termes d’investissement en Ukraine, 200 entreprises autrichiennes sont représentées dans le pays.
« Nous avons besoin d’une désescalade […]. Il ne sert à rien de tout mettre en jeu », a poursuivi la ministre fédérale, soulignant que l’Autriche était toujours prête au dialogue.
Fin janvier, le ministre de l’Économie et vice-chancelier allemand, Robert Habek, avait estimé que d’éventuelles sanctions contre la Russie affecteraient aussi l’économie allemande.
Nord Stream 2, un gazoduc en attente
Le gazoduc Nord Stream 2, reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique, a été construit le 10 septembre 2021, après trois ans de travaux. Ses deux conduites sont remplies de gaz technique et le pipeline est prêt à fournir du bleu en Europe qui traverse une crise énergétique sans précédent.
Source: Sputnik