Deux associations pro-palestiniennes, le « Collectif Palestine vaincra » et le « Comité Action Palestine », basées en France, ont été dissoutes le mercredi 9 mars sur décision du conseil des ministres, sous prétexte d’appel « à la haine, à la violence et à la discrimination », selon le ministre français de l’Intérieur.
Le ministre Gérald Darmanin avait annoncé le 24 février le lancement de la procédure de dissolution contre ces deux associations.
Le « Collectif Palestine vaincra », qui se définit comme « antiraciste et anti-colonialiste », avait alors dénoncé « une attaque contre le mouvement de solidarité avec la Palestine », rapporte l’AFP.
Parmi les dernières actions du collectif, basé à Toulouse (sud-ouest), une campagne « #Palestine2022 » visant à « dénoncer la collaboration des gouvernements français avec l’apartheid israélien » et à « inviter le sujet de la cause palestinienne dans les débats de l’élection présidentielle », peut-on lire sur son site internet.
Le décret présenté en conseil des ministres prétend que « sous couvert de défendre la cause du peuple des territoires palestiniens », ce groupe incite « à la haine, la discrimination et à la violence envers des personnes en raison de leur origine » et « apporte son soutien à des organisations considérées comme terroristes ».
De son côté, le « Comité Action Palestine », basé à Bordeaux (sud-ouest), se présente comme une association œuvrant « pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien », notamment « le droit au retour des réfugiés, c’est-à-dire la libération de la terre arabe de Palestine ». L’association dit également dénoncer « le sionisme en tant que mouvement colonialiste et raciste ».
Le décret le concernant fait état de son « soutien à diverses organisations terroristes », en allusion à la résistance palestinienne qui lutte contre l’occupation.
Les avocats de l’association ont annoncé leur intention de contester cette décision devant le Conseil d’Etat. Ils ont exprimé, dans un communiqué, « leurs plus vives préoccupations devant cette nouvelle offensive dirigée contre les acteurs associatifs défendant la communauté musulmane », en ajoutant « s’inquiéter d’une dissolution qui vise à étouffer toute critique, certes dure, de la politique d’Israël. »