« Les Américains partent tout simplement du principe, qu’il n’est pas profitable pour eux que ce processus se termine rapidement », a assuré ce mercredi 23 mars le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans un discours devant des étudiants.
M.Lavrov a accusé les États-Unis d’entraver les « difficiles » négociations russo-ukrainiennes, estimant que le but de Washington était de « dominer » l’ordre mondial, y compris par le biais des sanctions.
« Les négociations sont difficiles, la partie ukrainienne change constamment sa position. Il est difficile de se débarrasser de l’impression que nos collègues américains les tiennent par la main », a aussi déclaré le ministre russe.
« Beaucoup aimeraient faire en sorte que les négociations soient une impasse », a encore estimé le chef de la diplomatie russe, citant la Pologne.
Mise en garde à l’OTAN
Le ministre russe des Affaires étrangères a en outre averti que si l’OTAN envoyait des soldats en Ukraine, cela conduirait à un affrontement militaire direct entre les forces russes et l’alliance.
« L’envoi de casques bleus de l’Otan en Ukraine conduirait à un affrontement direct entre les forces armées de la Fédération de Russie et l’alliance », a déclaré M. Lavrov, selon l’agence russe agence de presse d’État TASS.
« Nous avons des lignes rouges »
« Les pays occidentaux veulent jouer un rôle de médiateurs. Nous ne sommes pas contre, mais nous avons des lignes rouges », a poursuivi Sergueï Lavrov, cité par l’AFP.
Il a reproché aux Occidentaux « d’abreuver l’Ukraine en armes » par leurs livraisons, destinées selon lui à « garder le plus longtemps possible » Moscou et Kiev « en situation de combats ».
Le ministre s’est aussi dit « frappé » par l’ampleur des sanctions occidentales adoptées à l’encontre de Moscou. Il a estimé qu’elles étaient destinées à « supprimer la Russie en tant qu’obstacle à un monde unipolaire ».
« Tout ceci n’est pas à propos de l’Ukraine, mais à propos de l’ordre mondial que les États-Unis veulent dominer », a-t-il dit.
Côté ukrainien, le négociateur en chef Mykhaïlo Podoliak a jugé que les pourparlers russo-ukrainiens étaient « difficiles » car « la partie ukrainienne a des positions claires et de principe ».
Il a souligné que les discussions, qui ont repris le 14 mars, continuaient « en permanence, en ligne ».