Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclenché samedi le plus haut niveau d’alerte de son organisation – l’Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) – pour renforcer la lutte contre l’éruption de variole du singe.
Mode d’emploi:
La qualification « d’urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) », le plus haut niveau d’alerte de l’agence onusienne, que le Comité avait écarté lors de sa précédente réunion le 23 juin.
Utilisée dans des situations « graves, soudaines, inhabituelles ou inattendues », elle est définie par l’OMS comme un « évènement extraordinaire » dont la propagation constitue un « risque pour la santé publique dans d’autres Etats » et pouvant nécessiter « une action internationale coordonnée ».
La décision d’élever le niveau d’alerte revient au directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur la base des recommandations d’un comité formé pour l’occasion et regroupant virologues, vaccinologues, épidémiologistes et autres experts de la lutte contre les maladies de premier plan.
Le Comité d’urgence pour la variole du singe est composé de 16 personnes, dirigées par le Dr Jean-Marie Okwo-Bele, ancien directeur des vaccins et de l’immunisation à l’OMS et qui est originaire de République démocratique du Congo, un des pays où la maladie est endémique. Neuf étaient opposées et 6 en faveur de l’USPPI.
Le Dr Tedros avait décrété l’urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020, à la suite de la troisième réunion du Comité d’urgence sur le Covid-19, sept semaines après la détection des premiers cas à Wuhan, en Chine.
Malgré cette annonce, les gouvernements concernés tardent à réagir: ce n’est qu’après que le directeur de l’OMS a utilisé le mot « pandémie » pour décrire la situation, le 11 mars, que le recours au confinement se généralise dans le monde entier.
« L’avertissement de janvier était bien plus important que l’annonce faite en mars », déclarait le chef des urgences de l’OMS, le Dr Michael Ryan, à l’occasion du second anniversaire du déclenchement du niveau d’alerte maximum, le 30 janvier 2022. « Les gens n’écoutaient pas. Nous tirions la sonnette d’alarme et les gens n’agissaient pas. »
L’OMS a eu recours à son plus haut niveau d’alerte à sept reprises depuis 2009, en comptant l’annonce de samedi.
23 juillet 2022: variole du singe, qui compte 16.836 cas dans 74 pays selon le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
30 janvier 2020: virus du Covid-19, pour lequel 7.794 cas ont été confirmés, dont la quasi-totalité se trouvent encore en Chine, pays qui compte également 170 morts.
17 juillet 2019: virus Ebola, qui fait des ravages en République démocratique du Congo, où la maladie a fait 1.698 morts pour un total de 2.522 cas.
1er février 2016: virus Zika, 39 cas confirmés au Brésil et en Polynésie française, en plus de 500 cas suspects.
8 août 2014: virus Ebola, cette fois-ci en Afrique de l’Ouest, avec plus de 1.000 cas confirmés et surtout 932 morts.
5 mai 2014: virus de la poliomyélite, dont la résurgence en Afghanistan, en Israël, en Syrie, au Pakistan et dans plusieurs pays africains totalise alors 74 cas.
25 avril 2009: grippe H1N1 – ou grippe porcine – qui compte 42 cas confirmés au Mexique et aux Etats-Unis, pour trois morts.
Source: AFP