Les combats ont repris mardi à Bagdad, où 23 Irakiens ont été tués par balles depuis lundi, selon un nouveau bilan fourni par une source médicale.
Au moins 380 personnes ont été blessées dans les violences dans la Zone Verte, un périmètre ultra-sécurisé, selon cette source.
Le Hachd restera à l’écart des emplacements politiques
En réaction, le président de la coalition al-Fateh, Hadi Ameri, a appelé au calme et à renoncer au recours aux armes. « La solution entre les Frères réside dans le dialogue et l’entente », a-t-il souligné.
De son côté, le chef du Hachd al-Chaabi, Faleh al-Fayyad, a assuré que « le Hachd restera à l’écart des emplacements politiques ».
Et d’ajouter : « Nous affirmons et réitérons nos constantes dans la protection du processus politique et le respect du transfert pacifique du pouvoir ».
« J’appelle toutes les parties à agir de manière responsable envers ce pays, sa sécurité et sa stabilité, et au respect de la constitution et des lois », a poursuive M.Fayyad.
Après une nuit calme, les combats entre les partisans de Moqtada Sadr, d’un côté, et l’armée et les forces de l’ordre de l’autre, ont repris de plus belle ce mardi matin.
Les tirs d’armes automatiques et de roquettes RPG résonnaient dans tout Bagdad en provenance de la Zone Verte, a constaté l’AFP.
La Zone Verte de Bagdad a sombré dans le chaos, après le « retrait » politique de Moqtada Sadr, coup d’éclat annoncé lundi par le leader irakien laissant libre cours à ses partisans.
Selon une source sécuritaire, un groupe armé aux ordres de Moqtada Sadr, visait la Zone Verte depuis l’extérieur. A l’intérieur se trouvaient des forces spéciales de l’armée qui répliquaient.
La Zone Verte a notamment été visée par des obus de mortier, dont au moins sept sont tombés dans ce périmètre, a poursuivi cette source, sans être en mesure de fournir de bilan.
L’Irak est dans l’impasse politique depuis les élections législatives d’octobre 2021 mais la situation a brutalement dégénéré lundi lorsque des milliers de partisans de Moqtada Sadr ont envahi le palais de la République où siège le Conseil des ministres, dans la Zone Verte.
Alors que les sadristes investissaient les bureaux, les forces de l’ordre tentaient de disperser d’autres manifestants à coups de grenades lacrymogènes aux entrées de la Zone Verte, a affirmé une source de sécurité à l’AFP.
Dans la nuit, le couvre-feu instauré plus tôt dans la journée semblait respecté à Bagdad. Les rues d’ordinaire animées étaient vides de toute voiture ou de tout passant.
Mais le chaos a gagné d’autres régions irakiennes: dans la province de Zi Qar (sud), des sadristes ont envahi le siège du gouvernorat et pénétré dans d’autres bâtiments officiels à Nassiriyah, selon un journaliste de l’AFP.
Le siège du gouvernorat de Babylone (centre), dans la ville de Hilla, a également été occupé par des partisans de Moqtada Sadr, ont indiqué des témoins à l’AFP.
Depuis près d’un an, les barons de la politique ne parviennent pas à s’accorder sur le nom d’un nouveau Premier ministre. L’Irak n’a donc ni nouveau gouvernement, ni nouveau Premier ministre depuis les législatives.
Pour sortir de la crise, Moqtada Sadr et le Cadre de coordination s’accordent sur un point: il faut un nouveau scrutin anticipé. Mais si Moqtada Sadr insiste pour dissoudre le Parlement avant tout, ses rivaux veulent d’abord nommer un gouvernement.
Dans la soirée, le Cadre de coordination a condamné « l’attaque contre les institutions de l’Etat », tout en appelant les sadristes au « dialogue ».
Pour sa part, Moqtada Sadr a « annoncé une grève de la faim, jusqu’à la fin des violences », a indiqué un responsable du courant sadriste sur les réseaux sociaux.