Média de guerre (MG) s’est penché sur les dernières évolutions qui ont eu lieu dans la province de Deraa, dans le sud syrien. Dans cette région située aux confins avec la Jordanie semble se dessiner un scénario similaire à celui en cours dans le nord Syrien, avec l’offensive turque Bouclier de l’Euphrate.
« Deraa a été ces derniers temps le théâtre d’évolutions intensives apparemment compatibles avec les appels lancés par le président américain en vue de créer des zones de sécurité en Syrie. En même temps, certaines fuites font état que cette province située à la frontière syro-jordanienne serait l’une de ces zones », a écrit cette instance médiatique de la résistance en Syrie sur son compte Facebook.
MG constate que parmi les évolutions qui ont escorté l’appel américain figure la participation de la Jordanie lundi 6 février à la rencontre d’Astana, laquelle devrait se réunir à la mi février avec la particpation américaine aussi.
Il en a découlé l’annonce, jeudi 9 février , d’une nouvelle coalition de milices baptisée Forces du sud. Elle comprend : Brigades al-Omari, bataillon al-Hassem, Brigade al-Karamah, bataillon al-Haq, bataillon du 18-mars, bataillon Ahrar Nawa, bataillon Salaheddine, et bataillon 46 de l’infanterie. Elle sera dirigée par le colonel dissident Ziad Hariri. Tous les autres membres de son conseil de direction sont des officiers syriens ayant fait défection.
Selon le site d’informations en ligne proche de l’oppositoin syrienne Al-Modon, ces factions font partie de la milice de l’Armée syrienne libre, qui combat aux côtés de l’armée turque dans le nord syrien. Les factions islamistes à l’instar des Ahrar al-Sham et Jaïsh al-Islam n’ont pa été conviées à y faire part à la coalition.
Forces du sud devrait néanmoins coexister avec une autre coalition créée le mois de décembre dernier et baptisé Jaïsh al-Sawra. Formée des milices Jaïsh al-Yarmouk, Al-Mouhajirine wal al-Ansar, Jaïsh al-Moetaz Billah, et Al-Hassan Ben Ali , celle-ci est dirigé par le capitane déserteur Ittad Kaddour. Mais la plupart des membres de son conseil de direction sont des civils, précise Al-Modon.
Toutes les deux seront aussi supervisées par le Centre d’Opération Militaires (MOC), depuis la Jordanie. Leur fusion future n’est pas à exclure, le séparation n’étant pas justifiée.
Avant la formation de Forces du sud, le royaume hachémite avait effectué une série de raids aériens contre des positions de la milice wahhabite takfiriste Daesh qui est représentée dans le sud syrien par la milice Jaïsh Khaled Ben al-Walid.
Tout de suite après l’annonce de la coalition, indique MG, a repris la campagne de liquidation contre ses membres, surtout contre ceux de la milice Brigades al-Oamri, considérée comme la colonne vertébrale des milices dans la région de Hourane. Soutenue essentiellement par l’Arabie saoudite, elle a annoncé l’assassinat de l’un de ses chefs, Majdi Qataanat. En 2014, c’est son fondateur Qaïs Qataanat qui avait été abattu par un activiste médiatique proche du front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie. Et en 2016, son dirigeant Moulawweh al-Ayech a été assassiné.
Selon Al-Modon, à la différence du scénario turc dans le nord syrien, la Jordanie n’a pas besoin de dépêcher ses forces vers l’Ouest de Deraa, car toute cette zone est sous le contrôle de l’ASL.