Le service fédéral de sécurité russe (FSB) a annoncé, le 28 août, avoir «mis fin aux activités illégales d’un informateur» de l’ambassade américaine à Moscou.
L’individu en question, Robert Chonov, est accusé d’avoir collecté entre septembre 2022 et le moment de son arrestation des informations pour le compte des Etats-Unis sur «la conduite de l’opération militaire spéciale, les processus de mobilisation dans les régions de Russie», précise le communiqué du FSB.
Il aurait également collecté des informations sur «les éléments problématiques et l’évaluation de leur influence sur les protestations de la population en vue de l’élection présidentielle en Russie en 2024».
Précisant qu’il avait été interpellé au mois de mars, l’agence de presse russe Ria Novosti a publié une vidéo du FSB dans laquelle Robert Chonov serait passé aux aveux.
Dans celle-ci, l’accusé déclare que «le premier secrétaire de l’ambassade américaine, David Bernstein, m’a chargé de trouver des individus parmi les journalistes, hommes d’affaires et hommes politiques fidèles aux États-Unis, qu’ils pourraient utiliser pour collecter des informations».
L’individu a été inculpé au titre de l’article 275.1 du Code pénal russe, relatif à la «Coopération à titre confidentiel avec un État étranger».
Celui-ci assimile la collecte, le stockage et la transmission à l’ennemie d’informations pouvant être utilisés contre l’armée russe, à de la haute trahison : un crime passible de réclusion.
Washington fustige la législation russe anti-espionnage
Des accusations «totalement dénuées de fondement», avait condamné, mi-mai, le Département d’Etat américain dans un communiqué.
«Le seul rôle de Monsieur Chonov au moment de son arrestation était de compiler des résumés médiatiques d’articles de presse provenant de sources médiatiques russes accessibles au public», développait le document.
Présenté comme un citoyen russe, ayant notamment «travaillé plus de 25 ans pour le consulat général des Etats-Unis à Vladivostok», la diplomatie américaine estime que son inculpation au titre de l’article 275.1 – durcit par le Parlement russe à l’été 2022 – révélerait le «recours flagrant» de Moscou «à des lois de plus en plus répressives à l’encontre de ses propres citoyens».
Les Etats-Unis avaient annoncé la fermeture de leurs consulats de Vladivostok et d’Ekaterinbourg en décembre 2020. Une décision qui faisait ainsi de l’ambassade américaine à Moscou leur seule représentation diplomatique en Russie.