La situation sanitaire dans la bande de Gaza qui est victime d’une offensive israélienne sans pitié depuis 67 jours, accouplée d’un embargo aussi impitoyable « s’est effondré ou est en train de s’effondrer » a averti le bureau humanitaire des Nations unies.
L’Observatoire Euro-Med Human Rights a recensé la propagation des maladies infectieuses qui menacent les survivants des massacres israéliens :
50.000 cas de diarrhées aigües, dont la moitié sont des enfants ce qui fait craindre des décès en raison de malnutrition.
18.800 cas d’éruptions cutanées.
20.000 cas de contagion dans l’appareil respiratoire en une semaine.
5.000 cas de varicelle.
10.000 cas de maladie de gale.
L’organisation détecte aussi une propagation d’hépatite B qu’il est toutefois difficile de répertorier et de recenser en raison de l’impossibilité à réaliser des examens médicaux dans les circonstances actuelles.
1% des malades et blessés ont pu sortir
Seuls 1% des malades et des blessés qui ont besoin d’hospitalisation ont été autorisés à quitter la bande de gaza depuis le terminal de Rafah avec l’Egypte, a fait remarquer le chef du comité d’urgence sanitaire de la bande de Gaza, Dr Marwan Al-Hammas.
Il a déclaré à Euro-Med qu’il envoie quotidiennement à la partie égyptienne une liste de 300 noms de patients et de blessés nécessitant un traitement urgent, mais seulement 20 à 50 noms sont approuvés après un délai de 24 à 72 heures, ce qui entraîne la mort de certains parmi ceux qui reçoivent les approbations de sécurité nécessaires.
Au total, seuls 430 blessés des attaques israéliennes ont pu traverser le passage de Rafah vers l’Égypte sur environ 49 000 blessés, ce qui ne représente qu’environ 1%, tandis qu’au moins 8 000 blessés ont besoin d’une intervention médicale urgente et immédiate.
Une salle de bain pour 700
Entassés à deux millions dans les centres d’hébergement ou des camps de tentes à l’extrême sud de la bande de Gaza, sur un territoire exigu, les conditions sont intolérables.
Il y a une salle de bain pour 700 personnes.
« On fait la queue pour chercher de la farine, on fait la queue pour chercher de l’eau, on fait la queue pour tout », a déploré un enfant en racontant le quotidien de son père qui cherche a subvenir aux besoins de sa famille.
La situation des femmes est très délicate, sachant que 5.000 d’entre elles ont accouché pendant la guerre et ont besoin de soins. Sans compter les pénuries en serviettes périodiques qui affectent une grande partie d’entre elles.
L’avènement de la saison hivernale a empiré la situation. D’innombrables camps sont innondés.
Le chapitre le plus sombre
La population de la bande de Gaza, constamment bombardée depuis des semaines par l’armée israélienne, « n’a plus de temps, plus d’options », a martelé Philippe Lazzarini, patron de l’agence d’aide aux réfugiés palestiniens de l’ONU à Genève.
« Face aux bombardements, aux privations et aux maladies, dans un espace toujours plus exigu, (les Palestiniens) sont confrontés au chapitre le plus sombre de leur histoire depuis 1948 et pourtant ce fut une histoire douloureuse », a ajouté le patron de l’UNRWA, lors du Forum mondial des réfugiés.
Un désastre de santé publique
La bande de Gaza est confrontée à une catastrophe sanitaire, selon les Nations unies
Le bureau humanitaire des Nations Unies a déclaré que la bande de Gaza était confrontée à une « catastrophe de santé publique » suite à l’effondrement de son système de santé.
« Nous savons tous que le système de santé s’est effondré ou est en train de s’effondrer », a déclaré Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour le territoire palestinien occupé.
« Nous avons là une formule classique pour les épidémies et un désastre de santé publique. »
Source: Divers