Deux connaisseurs de la politique et des politiciens israéliens craignent le scénario du pire quant à la riposte israélienne à la riposte iranienne au raid meurtrier israélien contre le consulat iranien à Damas. Pour des raisons certes différentes. L’un évoque les affinités messianiques du Premier ministre israélien, le second ses déboires.
L’ex-Premier ministre israélien Ehud Barak a révélé que Benjamin Netanyahu est sous l’influence des ministres messianiques qui veulent déclencher une escalade pour accélérer la venue du Messie.
Depuis la riposte aérienne imprévue du 13 avril contre « Israël » à l’attaque meurtrière contre le consulat iranien à Damas, et la menace de représailles israéliennes, les observateurs s’interrogent si Netanyahu va exécuter ses menaces et dans ce cas sur leur nature.
Dans une interview avec LCI, Barak assure qu’il opte intentionnellement pour l’escalade.
« Il y a ces ministres qui lui demandent de déclencher une escalade pour accélérer la venue du Messie, et ce n’est pas une manière saine de générer une stratégie saine pour un État comme Israël dans une environnement hostile et complexe ! »
Barak ne précise pas l’identité de ces ministres.
Au sein du cabinet, les ministres qui incitent le Premier ministre à une escalade dure sont celui de la Sécurité intérieure Itamar ben Gvir, ancien membre du Kash et dirigeant du parti Force juive, considéré comme le symbole de l’extrême droite radicale. Selon Times of Israel, il a réclamé la semaine passée « une contre-offensive écrasante ».De même pour le ministre des Finances, Bensail Smotrich qui a repris le discours de ben Gvir, estimant que « c’est le moment propice pour restituer la dissuasion ».
D’autres ministres semblent opter pour une riposte dissuasive, sans préciser les limites de cette dissuasion.
C’est le cas selon Times of Israel du ministre de l’Education du Likoud Yoav Kish qui a dit que « c’est le moment d’attaquer ».
Une source informée du Likoud rapporte que les sentiments au sein de ce parti est favorable dans sa majorité à mener des représailles, mais il n’y a pas d’unanimité.
En revanche, le parti travailliste est hostile à une telle riposte au risque que cela ne puisse mener à une guerre régionale.
Alors que le chef de l’opposition Yaïr Lapid nourrit l’ambiguité. Se trouvant toujours aux USA, il s’abstient jusqu’à présent de répondre à cette question. Mais il a écrit sur sa page X : « Le monde est plus fort lorsque nous restons unis contre la menace du terrorisme de l’extrémisme et du régime fanatique iranien ».
Pour sa part, le général français Vincent Desportes craint le pire. Selon cet ancien attaché militaire de l’ambassade de France aux États-Unis, puis conseiller défense du secrétaire général de la Défense nationale, Netanyahu a préparé la riposte dès le 1er avril date à laquelle il avait décidé de frapper le consulat iranien.
Source: Médias