« Si tu ne veux pas d’accord, autant le dire », auraient lancé vendredi soir le chef du Shin Beth et le chef du Mossad à Benjamin Netanyahu, qu’ils accusent à leur tour, après Benny Gantz et Gadi Eizenkot, de ne pas vouloir d’accord avec le Hamas.
Des fuites qui viennent corroborer les propos de Joe Biden à Netanyahu dimanche, lorsque le Premier ministre lui avait affirmé « avancer dans les négociations » : « Arrête de me balader », lui a répondu Biden, ont rapporté les médias israéliens.
Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, a lui aussi confronté directement le Premier ministre, lui demandant de clarifier ses véritables intentions.
« On a le sentiment que tu ne veux pas du plan sur la table. Si c’est le cas, dis-le nous », aurait-il déclaré.
De son côté, le chef du Mossad, Dadi Barnea, a mis en garde contre les conséquences d’un retard prolongé, suggérant que l’opportunité de libérer les otages pourrait disparaitre.
Le ministre de la guerre Yoav Gallant n’a pas non plus mâché ses mots, toujours en privé, accusant Netanyahu de prendre des décisions motivées par des considérations étrangères à l’intérêt national.
Netanyahu aurait informé ses proches de sa volonté de remplacer Gallant et d’attendre le bon timing.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour appeler ces responsables à briser le silence, quitte à démissionner. Des rumeurs circulent sur une possible déclaration publique imminente d’un haut fonctionnaire qui révélerait la vérité sur l’obstruction de Netanyahu à un accord sur les otages, selon les médias israéliens.
Pour de nombreux analystes, la signature d’un deal maintenant, outre un accord sur l’échange des prisonniers, pourrait éviter à la région un conflit de grande ampleur.
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a entrainé la mort de 1163 colons et soldats israéliens et la capture de 200 autres, en vue de les échanger avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Par contre, les autorités d’occupation se sont vengées des civils, en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises à Gaza.
Plus de 39500 Palestiniens sont tombés en martyre, dont 75% de femmes et d’enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.