Le général de division de réserve de l’armée d’occupation israélienne, Isaac Brick, estime que l’axe de Philadelphie est devenu un champ de mines majeur dans l’accord sur l’échange des prisonniers, assurant que le fait de « ne pas les libérer pourrait conduire à leur mort tous et à un conflit régional ».
Dans un article paru dans le journal israélien Maariv, Brick a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le chef d’état-major de l’armée Herzi Halévy et le ministre de la Sécurité Yoav Gallant « jettent de la poudre aux yeux sur la nécessité de rester dans l’axe de Philadelphie », et ce, malgré le fait que « l’armée affirme qu’il ne sert à rien de la maintenir là-bas, car le transfert d’armes et de munitions du Sinaï vers la bande de Gaza ne s’est pas arrêté ».
Le haut-officier israélien a déclaré que quelques jours avant que l’armée ne commence ses manœuvres dans la bande de Gaza, il a eu cette conversation avec Netanyahu en face à face : « je lui ai demandé si l’armée israélienne envisageait de creuser le canal, car il est le seul capable de garantir que les tunnels soient bloqués et empêchent le transfert d’armes, de munitions et de moyens de production au Hamas via les tunnels. » Il rapporte que la réponse de Netanyahu a été qu’« une telle mesure est impossible pour de nombreuses raisons ».
Dans ce contexte, Brick a expliqué qu’à la fin de sa conversation avec Netanyahu, il avait compris que « Bibi est pleinement conscient que l’armée israélienne n’a pas de solution à la question de l’Axe de Philadelphie sans fermer les tunnels qui passent sous l’axe » et que « le positionnement de l’armée israélienne au-dessus de l’Axe de Philadelphie n’a aucun sens ».
Le général de division a ajouté : « Malgré tout cela, cela n’a pas empêché Bibi Netanyahu de poser une condition non négociable pour maintenir nos forces sur l’axe de Philadelphie, maintenant, lors du sommet de Doha, et qui est la condition qui permettra de maintenir nos forces sur l’axe de Philadelphie et d’empêcher de parvenir à un accord pour libérer les otages. »
Par ailleurs, Brick a rappelé les propos du chef d’état-major Herzi Halévy, qui a récemment déclaré : « Si on nous demande de rester dans l’axe de Philadelphie, nous resterons, et si on nous demande de quitter l’axe de Philadelphie, nous partirons, et si nécessaire, nous sortirons et procéderons à des incursions ».
Selon lui, ces déclarations sont comme « une simple hyperbole pour satisfaire les oreilles. »
Le général israélien considère que « si le chef d’état-major était convaincu de l’importance décisive du maintien de l’Axe de Philadelphie, il l’aurait dit avec fermeté, et non avec des déclarations a deux portées ».
« Halévy est conscient que cela ne sert à rien dans la situation actuelle de contrôler l’axe de Philadelphie », ajoute Brick, qui considère que Halèvy veut simplement glorifier ses « succès » dans lesquels il n’a atteint aucun des objectifs du guerre : « ni affaiblir le Hamas ni libérer tous les otages ».
Selon Brick, l’adhésion de Halévy à l’axe de Philadelphie « donne au niveau politique une fausse impression de l’importance de l’axe », et « donne la légitimité à Bibi et à son groupe pour insister pour rester dans l’axe de Philadelphie, ce qui contribue de manière décisive à l’échec des négociations d’accord à Doha. »
Brik a également évoqué l’axe Netzarim, soulignant que « la présence de forces sur les axes Philadelphie et Netzarim, sous lesquels passent également des tunnels qui n’étaient pas contrôlés par l’armée israélienne, n’a pas de sens et ne résout pas complètement le problème ».
Brik a révélé qu’il s’était entretenu avec des commandants de terrain et des soldats qui ont servi pendant plusieurs mois dans l’axe de Philadelphie, rapportant qu’ils lui avaient dit : « Il n’y a pas de combat face-à-face avec le Hamas… Le Hamas pratique la guérilla, plantant des bombes et des engins piégés dans les maisons dans lesquelles nos forces pénètrent, et la plupart des victimes se trouvent dans nos rangs. Nos rangs sont exposés aux maisons piégées et aux tirs antichars du Hamas, qui sortent des ouvertures des tunnels, tirent et disparaissent à nouveau à l’intérieur des tunnels. »
Brik a également démenti les chiffres véhiculés par le chef d’état-major israélien de « près d’un millier de morts du Hamas dans les combats de Rafah », qualifiant ses propos de « mensonge flagrant ».
Il a souligné que les forces de l’armée d’occupation dans l’axe de Philadelphie « n’exercent pas de contrôle absolu sur les tunnels qui passent sous elles », rappelant les propos des combattants qui ont confirmé que « les dizaines de tunnels que par le porte-parole de l’armée israélienne à Rafah a indiqué qu’ils ont été frappés par l’armée, la plupart d’entre eux sont des tunnels qui ne traversent pas la frontière vers le Sinaï, mais sont plutôt des tunnels utilisés par le Hamas à Rafah même. »
« Ces tunnels que l’armée israélienne prétend avoir détruits ne sont que la pointe de l’iceberg », a-t-il souligné.
Brick a conclu son article en disant : « Avec cette astuce, Netanyahu fait exploser les négociations au sommet de Doha et met en danger la vie des otages et Israël ».
Source: Média