Le roi Salmane d’Arabie Saoudite a été accueilli jeudi en Chine par le président Xi Jinping pour sa première visite officielle dans ce pays depuis son accession au trône en 2015, au moment où Pékin, très dépendant du pétrole saoudien, cherche à jouer un rôle accru au Moyen-Orient.
Le souverain âgé de 81 ans a été reçu lors d’une cérémonie au Palais du peuple, lieu symbolique du pouvoir communiste donnant sur la place Tiananmen à Pékin. Il s’agit seulement de la deuxième visite en Chine d’un monarque saoudien dans ce pays depuis l’établissement des relations diplomatiques entre Pékin et Ryad en 1990.
Le pétrole devait figurer en bonne place dans les discussions entre les deux délégations: l’Arabie est le premier exportateur mondial et la Chine le premier importateur. La Russie est cependant passée en 2016 devant l’Arabie au rang de premier exportateur de pétrole vers la Chine.
La visite du roi Salmane, dans le cadre d’une tournée qui l’a conduit au Japon, en Malaisie et en Indonésie, survient alors que Ryad cherche à consolider ses relations en Asie au moment où ses liens traditionnels se compliquent avec les Etats-Unis.
La monarchie wahhabite a particulièrement mal vécu le rapprochement opéré par l’administration Obama avec l’Iran, son rival chiite traditionnel. Elle attend beaucoup de l’administration du président Donald Trump, qui a reçu mardi à la Maison Blanche le prince Mohammed ben Salmane, second dans l’ordre de succession et ministre de la Défense.
Ce dernier avait effectué l’an dernier une visite à forte teneur économique à Pékin. Tous produits confondus, la Chine est depuis 2015 le premier partenaire commercial de Ryad.
Le président Xi, qui s’est rendu en visite en Arabie Saoudite en janvier 2016, cherche de son côté à renforcer l’influence chinoise au Moyen-Orient. Son ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est ainsi posé en médiateur dans les différends entre Ryad et Téhéran.
« Nous espérons que l’Arabie Saoudite et l’Iran pourront résoudre leurs problèmes bilatéraux par des consultations amicales entre égaux », a déclaré M. Wang la semaine dernière. « La Chine est l’amie de l’Arabie Saoudite et de l’Iran. Au besoin, elle est prête à jouer son rôle », a-t-il suggéré.
Donald Trump a menacé durant sa campagne électorale de « déchirer » l’accord de 2015 sur le programme nucléaire de l’Iran négocié avec six puissances dont la Chine.
Source: AFP