Le pape François a condamné samedi la « cruauté » d’une frappe aérienne israélienne, après la mort de sept enfants d’une même famille palestinienne à Gaza annoncée la veille par la Défense civile du territoire.
« Hier, des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté, ce n’est pas la guerre. Je tiens à le dire parce que cela me touche au cœur », a-t-il dit devant des membres du gouvernement du Saint-Siège.
Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a dénoncé vendredi auprès de l’AFP « un massacre de l’occupation (israélienne) » ayant « fait dix martyrs au sein de la famille Khalla, visée par une frappe aérienne sur son domicile de Jabalia », près de la ville de Gaza.
Toutes les personnes tuées « sont de la même famille, dont sept enfants, le plus âgé ayant six ans », a-t-il précisé, en faisant état de 15 blessés.
Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a dit que le bilan communiqué par la Défense civile à Gaza « ne concorde pas avec les informations en (sa) possession ». Les forces israéliennes « ont frappé plusieurs terroristes qui opéraient dans une structure militaire » du mouvement palestinien Hamas et « représentaient une menace », a-t-elle assuré.
L’arrogance de l’envahisseur
Le pape François a durci ces dernières semaines ses propos contre la guerre israélienne contre la bande de Gaza qui a fait plus de 45.200 martyrs en 14 mois.
Fin novembre, il a affirmé que « l’arrogance de l’envahisseur (…) l’emporte sur le dialogue » en « Palestine », une position rare qui tranche avec la tradition de neutralité du Saint-Siège, selon l’AFP.
Dans des extraits publiés en novembre d’un livre à paraître, il a appelé à une étude « minutieuse » pour déterminer si la situation à Gaza « correspond à la définition technique » du génocide, une accusation fermement rejetée par « Israël ».
Le Saint-Siège soutient la solution dite de deux Etats, israélien et palestinien, et reconnaît depuis 2013 l’Etat de Palestine, avec lequel il entretient des relations diplomatiques.
4 Palestiniens tués en se rendant à l’hôpital
Depuis la nuit de vendredi à samedi, les zones assiégées du nord de Gaza, notamment le camp de Jabalia, le projet Beit Lahia et le quartier de Tal al-Zaatar, ont été le théâtre de dizaines de raids et de bombardements au cours desquels des robots explosifs et des cubes explosifs ont été utilisés.
Ces bombardements ont également touché les environs de l’hôpital Kamal Adwan, notamment le quartier Al-Alami qui lui est adjacent, au moyen d’obus incendiaires, ce qui a provoqué de vastes incendies aux abords de l’hôpital sur ses trois côtés. Pendant la journée, l’armée d’occupation a tué 4 Palestiniens qui se rendaient vers cet hôpital.
23 martyrs ont été déplorés ce samedi dont 17 dans le nord de la bande de Gaza. Une petite fille de 20 jours a succombé au froid à al-Mawassi à l’ouest de la ville de Rafah, au sud de l’enclave.
Les enfants meurent en silence
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré dans son dernier rapport que Gaza est l’un des endroits les plus tristes pour les travailleurs humanitaires, car chaque petit effort pour sauver la vie d’un enfant est perdu à cause des destructions violentes.
Le Dr Mimi Sayed a déclaré : « En tant que médecins, nous tirons la sonnette d’alarme sur les conditions sanitaires déplorables dans la bande de Gaza. Ici, les enfants non seulement souffrent mais meurent en silence. »
Pour sa part, Louise Wattridge, responsable des urgences à l’UNRWA, a déclaré : « Toutes les routes de Gaza mènent à la mort. Si les gens ne meurent pas à cause des bombes ou des tentes incendiées, ils meurent à cause du manque de médicaments, de la propagation de maladies curables et des eaux sales qu’ils ont bues. »
Des images de famine et des files d’enfants affamés se sont répandues dans toute la bande de Gaza.
Le Réseau des organisations non gouvernementales palestiniennes a déclaré que 90 % de la population de Gaza souffre à des degrés divers de famine et de malnutrition sévère, compte tenu des petites quantités de nourriture qui entrent dans la bande. Et d’avertir que cela fait plus de deux mois que les provisions de base sont interdites d’entrer dans le nord de Gaza et la perte totale de communication avec les familles.
Les Nations Unies ont mis en garde contre les restrictions imposées par l’ennemi sioniste sur le flux de l’aide humanitaire, notant que le niveau catastrophique de la faim et le risque de famine à Gaza sont inacceptables.
Source: Avec AFP