Des mesures de sécurité et d’inspection sans précédent ont été infligées jeudi soir aux passagers d’un avion iranien transportant des Libanais qui a atterri dans l’aéroport international de Beyrouth. Ce qui a suscité de nombreuses critiques de la part des passagers.
Les services de sécurité ont procédé à une inspection approfondie de l’avion qui appartient a la compagnie Mahan Air, entrainant des perturbations et des retards des passagers pendant des heures.
Des activistes ont déclaré que ces inspections avaient commencé il y a quelques semaines et étaient supervisées par des agents américains.
Jeudi après-midi, la chaîne saoudienne Al-Hadath citant des sources occidentales a prétendu que « l’Iran envisage de transférer des millions de dollars au Hezbollah via un vol de la compagnie Mahan Air de Téhéran à Beyrouth ».
مصادر غربية للحدث: إيران تخطط لنقل ملايين الدولارات لحزب الله اليوم عبر رحلة لماهان إير من طهران لبيروت#إيران#لبنان#الحدث pic.twitter.com/bMmr7aukBd
— ا لـحـدث (@AlHadath) January 2, 2025
Puis après la publication de cette information par la chaine saoudienne, « des responsables libanais ont contacté les autorités iraniennes et ont menacé de confisquer l’argent présumé à bord de l’avion », a rapporté le quotidien libanais pro-saoudien An-Nahar.
Plus tard, la correspondante de la chaine saoudienne Al-Hadath s’est exprimé sur le sujet, disant que « les services de sécurité de l’aéroport ont soumis un avion civil iranien à une inspection après son atterrissage à l’aéroport de Beyrouth… et selon certaines informations, il transportait de l’argent pour le Hezbollah consacré à la reconstruction (des maisons détruites par les bombardements israéliens, ndlr)».
Dans le cadre de ces mesures, les services de sécurité ont insisté sur l’inspection des valises diplomatiques, ce qui témoigne d’un comportement inhabituel dans les procédures de sécurité aéroportuaire.
La Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques stipule que les diplomates bénéficient d’une immunité diplomatique totale, ce qui signifie qu’ils ne sont pas soumis à une inspection ou à une surveillance personnelle dans l’État d’accueil. Cette immunité comprend de nombreux droits et privilèges qui permettent aux diplomates « d’exercer leurs fonctions librement et en toute sécurité, y compris de ne pas être fouillés dans les aéroports ».
En ce qui concerne les inspections aéroportuaires, « l’État de résidence ne peut pas fouiller ou soumettre les diplomates à des fouilles personnelles ni examiner leurs biens ou bagages. Il s’agit d’une violation de l’immunité accordée aux envoyés diplomatiques conformément à la Convention, et toute atteinte à l’immunité diplomatique pourrait provoquer des tensions dans les relations entre les pays ».
Le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Bassam Mawlaoui, a déclaré dans un communiqué que: « L’avion iranien a été inspecté à l’aéroport de Beyrouth et les services de sécurité de l’aéroport appliquent les instructions ».
Les discussions se sont poursuivies jusque tard dans la nuit et ont nécessité des interventions sécuritaires et politiques pour apaiser les tensions.
🎥 مشاهد للتجمعات الشعبية التي حصلت احتجاجا على خضوع ركاب طائرة « ماهان » الإيرانية لتفتيش غير مسبوق وانتظارهم لساعات في مطار بيروت الدولي. pic.twitter.com/kcN6R2DtxX
— إيران بالعربية (@iraninarabic_ir) January 3, 2025