Des milliers de militants du mouvement de résistance palestinien Hamas, dont des centaines en armes, ont appelé samedi à la « vengeance » lors des funérailles à Gaza d’un de leur cadre abattu la veille par des hommes non identifiés que le Hamas a accusé d’agir pour le compte d’Israël.
Vendredi soir, Mazen Faqha, 38 ans, était abattu de quatre balles tirées à bout portant dans la tête près de son domicile. Aussitôt les autorités de Gaza, tenue depuis 10 ans par le Hamas, annonçaient l’ouverture d’une enquête, déployaient de nombreux hommes à travers l’enclave palestinienne et multipliaient les accusations en direction de l’entité sioniste.
« Cet assassinat porte l’empreinte claire du Mossad », le renseignement israélien, a ainsi affirmé samedi le procureur général nommé par le Hamas, Ismaïl Jaber.
Le quotidien israelien Maariv avait publié l’an dernier un article dans lequel il indiquait une liste de résistants palestinien à abattre et où figurait le martyr Faqha.
Le martyr Faqha qui était l’un des commandants de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzeddine al-Qassam a dirigé les cellules chargées d’effectuer des opérations de résistance contre l’occupation israélienne.
C’est lui qui a commandité l’opération martyre contre un bus israélien à Jérusalem Al-Quds occupée, en septembre 2002, tuant 9 Israéliens.
Mais l’opération la plus forte qu’il a réalisé est celle de Safad, en Aout 2002, également contre un bus, et au cours de laquelle 10 militaires travaillant dans le réacteur nucléaire de Dimona, soupçonné d’être le lieu de fabrication des bombes atomiques israéliennes.
Cette opération était une riposte à l’assassinat, deux mois plus tôt du commandant général des brigades Qassam, Salah Chéhadé, dans un raid aérien israélien contre le bâtiment dans lequel il résidait à Gaza, et au cours duquel 18 Palestiniens ont été tués, dont 8 enfants.
Arrêté par l’entité sioniste, il avait été condamné à la prison à vie pour sa participation à ces opérations de résistance au cours desquels de nombreux israéliens avaient été tués, lors de la deuxième intifada entre 2000 et 2005.
Relâché dans le cadre de l’échange de prisonniers palestiniens contre le soldat franco-israélien Gilad Shalit en 2011, il avait ensuite été exilé de la Cisjordanie vers Gaza à la demande d’Israël.
Samedi, un cortège funéraire en forme de défilé militaire a été organisé pour lui de la morgue de l’hôpital Chifa à la grande mosquée al-Omari de Gaza, ont constaté des photographes de l’AFP.
Les plus hauts dirigeants du mouvement dans l’enclave palestinienne, comme l’ancien Premier ministre Ismaïl Haniyeh et le nouveau chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar défilaient en tête.
« Si l’ennemi croit que cet assassinat va changer le rapport de force, qu’il sache que les têtes pensantes des Qassam peuvent y répondre à l’identique », a menacé Khalil al-Haya, adjoint de M. Sinouar.
« L’occupant (israélien) espérait écraser la résistance et asservir le peuple palestinien en assassinant le martyr Faqha », a dénoncé Mohammed al-Hindi, cadre de l’autre grande force de résistance à Gaza, le Jihad islamique.
Plusieurs médias palestiniens ont rapporté ses dernières paroles publiées sur les réseaux sociaux.
« Frappe avec ton épée et ne crains rien
Frappe le front d’Abou Lahab
Frappe, tu es le brave chevalier empli de colère »
Il avait quelque jours écrit aussi: » La Palestine est notre chère patrie , elle ne sera restituée qu’en lui sacrifiant ce que nous avons de plus cher. Une patrie aussi pure ne peut être récupérée qu’avec une action pure ».
Source: Divers