Les diplômés des unités cybernétiques offensives, qui sont des soldats et des officiers servant dans les forces de réserve de l’armée israélienne, du Shin Bet et du Mossad, ont rejoint le mouvement de contestation à la poursuite de la guerre au prix de la vie des captifs israéliens encore retenus à Gaza.
Ils ont publié une lettre très critique au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui indique : « Les crimes de Netanyahu sont trop nombreux pour être comptés, mais la conclusion est claire : Netanyahu est un danger pour les otages et pour la sécurité d’Israël », rapporte le site israélien i24news.
Le site web a décrit la formulation de la lettre comme « stricte », en comparaison avec les lettres publiées par les autres réservistes ces derniers jours, dans lesquelles les auteurs appelaient simplement à la libération des prisonniers au prix d’un cessez-le-feu. Il estime que la nouvelle lettre accuse Netanyahou de reprendre la guerre à Gaza « pour sa propre survie politique ».
Réclamant l’arrêt immédiat de la guerre et un accord d’échange des détenus, les signataires exigent aussi la démission de Netanyahu et l’organisation de nouvelles élections. Ils insistent sur la nécessité de recrutement des hardis dans l’armée, de suspendre les mesures de réforme juridique et l’établissement d’une commission officielle pour enquêter sur le fiasco du 7 octobre 2023.
Les diplômés de l’unité des renseignements de l’armée avaient rédigé une lettre similaire, rapportent les médias israéliens. Selon la radio de l’armée israélienne, 170 diplômés de ce programme exigeant le retour des prisonniers et de mettre fin à la guerre.
Selon le journal israélien Haaretz, 1.600 vétérans des corps de parachutistes et d’infanterie israéliens avaient signé une lettre exigeant le retour des détenus dans la bande de Gaza et la fin de la guerre ».
Le Times of Israel rapporte que plus de 250 anciens membres du Mossad ont déclaré leur « soutien à l’appel des vétérans à mettre fin à la guerre » et ont appelé à « donner la priorité au retour des otages détenus » par le Hamas.
Jeudi dernier, le chef d’état-major de l’armée d’occupation, Eyal Zamir avait approuvé le renvoi de hauts commandants et d’environ 1.000 soldats de réserve après qu’ils ont signé une lettre appelant à la fin de la guerre de Gaza.
Pénurie dans l’armée
Lundi, il a informé le cabinet de sécurité d’une pénurie importante de combattants dans l’armée.
« Zamir n’édulcore pas les faits », a déclaré un haut responsable de la défense. « Il exhorte les dirigeants à abandonner certains de leurs fantasmes», rapporte Ynet.
Un récent rapport du Yediot Ahronoth révèle que cette dernière est confrontée à sa plus grande crise de refus depuis des décennies, avec plus de 100.000 Israéliens qui n’effectuent plus de service de réserve, certains d’entre eux refusant de rejoindre la guerre dans la bande de Gaza pour des raisons « morales ».
Selon le magazine israélien 972, les chiffres circulant concernant le nombre de soldats de réserve qui expriment leur volonté de servir sont inexacts, indiquant que le pourcentage réel est plus proche de 60%, tandis que d’autres rapports le situent à environ 50%.
Début mars, l’expert militaire israélien Yoav Zitun a souligné les difficultés auxquelles l’armée israélienne est confrontée, notamment une pénurie de main-d’œuvre, des pressions opérationnelles et psychologiques et des défis logistiques qui menacent sa capacité à maintenir la stabilité sur différents fronts.
Rappelant que « l’armée israélienne a perdu plus de 12.000 soldats depuis le début de la dernière guerre à Gaza, entre morts et blessés », il met en garde que l’augmentation du nombre de troupes nécessaires à la défense de la frontière et l’expansion des unités militaires telles que les unités blindées et du génie ont entraîné une pénurie importante du nombre de soldats disponibles.
Source: Médias