Washington promeut un assouplissement officiel des sanctions, tandis qu’Al-Sharaa (alias Golani) promeut le projet d’accord de sécurité avec Tel-Aviv, qui menace de diviser le Sud syrien pour servir les intérêts de l’occupation.
Pour donner plus d’éclat à la visite du président syrien de transition, Ahmad Al-Sharaa (alias Golani) , aux États-Unis, où il a prononcé le premier discours d’un président syrien à l’ONU depuis près de six décennies, les États-Unis ont annoncé des modifications officielles du mécanisme des sanctions imposées à la Syrie. Cette annonce intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdoğan intensifie ses efforts pour parvenir à une « solution commune » au problème de « l’ administration autonome kurde », en coopération avec le président américain Donald Trump, qui a promis une « annonce importante » concernant la Syrie avant de recevoir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
Netanyahu, pour sa part, a déclaré avant son départ pour les États-Unis que tout accord de sécurité avec la Syrie garantirait « les intérêts d’Israël », confirmant ainsi son adhésion aux conditions imposées par Tel-Aviv en échange de la signature de l’accord.
Al-Sharaa (alias Golani), arrivé à New York grâce à une exemption obtenue par les États-Unis auprès du Conseil de sécurité, compte tenu de son inscription sur la liste des organisations terroristes de l’ONU, a pris la parole aux Nations Unies et prononcé un discours de longueur moyenne. Il a cherché à consolider le discours adopté par les autorités de transition en se déclarant ouvertes à tous les pays et à toutes les puissances, en tournant la page sur le passé syrien, qui s’étend sur près de six décennies, et en s’engageant à reconstruire la Syrie « détruite par Assad » et à traduire en justice tous les auteurs de crimes, quelle que soit leur position.
Dans son discours, Al-Sharaa (alias Golani) a également abordé la position de la Syrie envers « Israël », rappelant que ce pays représente une menace majeure depuis la chute de l’ancien régime. Il a affirmé que « la Syrie est attachée à l’accord de désengagement de 1974 », qu’Al-Sharaa tente de présenter comme la base de tout accord de sécurité avec Tel-Aviv, lequel pourrait être annoncé dans les prochaines heures. Parallèlement, al-Sharaa (alias Golani) a rencontré Erdoğan, qui a consacré une part importante de ses activités en marge des réunions à la question syrienne et en a longuement discuté avec Trump. Ce dernier a réitéré sa position concernant la Turquie, qu’il a une nouvelle fois félicitée pour le renversement du régime syrien, déclarant : « Erdoğan est responsable de la victoire en Syrie. C’est une victoire pour la Turquie ».
Ces propos interviennent alors que le ministère turc de la Défense a intensifié sa rhétorique contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), dans un contexte de tensions persistantes sur le front entre ces dernières et les factions de l’Armée nationale syrienne soutenues par la Turquie en Syrie.
L’agence turque Anadolu a cité un porte-parole du ministère de la Défense qui a déclaré : « La Turquie est déterminée à maintenir une coopération étroite avec le gouvernement syrien, notamment dans la lutte contre les organisations terroristes ».
Il a poursuivi : « La Turquie soutient le principe d’un seul État, une seule armée, au nom de la stabilité et de la sécurité en Syrie et de la paix dans la région », faisant référence à la persistance d’Ankara à rejeter la décentralisation en Syrie et à sa tentative d’accroître la pression sur les FDS pour qu’elles s’engagent dans la nouvelle structure des autorités de transition sous couvert d’un système de gouvernement centralisé.
Revenant sur la visite de al-Sharaa (alias Golani) , il a également rencontré le président ukrainien Zelensky et signé avec lui une déclaration commune annonçant la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, totalement rompues en 2022 après la reconnaissance par la Syrie de l’indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk. Kiev a réagi en rompant ses liens avec Damas.
Le président syrien de transition, a également eu de brèves rencontres avec le président français Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d’une réception offerte par ce dernier en marge de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, en présence de son épouse, Melania Trump.
Afin d’apporter un soutien officiel aux autorités syriennes de transition, le département du Trésor américain a annoncé une modification complète et définitive du règlement sur les sanctions imposées à la Syrie depuis 2011.
Il l’a notamment rebaptisé « Règlement visant à promouvoir la responsabilité pour Assad et la stabilisation régionale » (PAARSS), au lieu de « Règlement sur les sanctions contre la Syrie ».
Dans un communiqué, le département du Trésor a estimé que « ce nouveau nom reflète une évolution de la politique américaine, passant d’un simple ciblage de l’ancien régime à une approche plus large incluant toute partie menaçant la stabilité en Syrie et dans la région ». Le département du Trésor a expliqué que « cette décision répond à l’évolution de la réalité politique après la chute du régime et vise à « renforcer les outils de responsabilisation juridique » contre les personnes impliquées dans des crimes et des violations.
Source: Médias