La Turquie va fournir du matériel militaire à la Syrie en échange d’autoriser à frapper les combattants kurdes dans le nord syrien.
Selon l’agence Bloomberg, des responsables turcs ont affirmé vendredi que « la Turquie prévoit de fournir à la Syrie du matériel militaire, notamment des véhicules blindés, des drones, de l’artillerie, des missiles et des systèmes de défense aérienne, dans les semaines à venir ».
Les responsables ont ajouté qu’« Ankara et Damas ont discuté de l’élargissement de l’accord existant autorisant Ankara à frapper les combattants kurdes près de la frontière turque, de 5 à 30 kilomètres, dans le but d’étendre les opérations militaires turques dans la région ».
La Turquie et la Syrie ont discuté des développements actuels et de la coopération en matière de sécurité entre les deux pays, notamment dans les domaines de la lutte antiterroriste et du contrôle des frontières, lors d’une réunion de haut niveau à Ankara dimanche dernier.
La réunion s’est déroulée en présence, des ministres turcs des Affaires étrangères Hakan Fidan, et de la Défense Yasar Guler et du chef des services de renseignement Ibrahim Kalin.
La partie syrienne était représentée par le ministre des Affaires étrangères Asaad al-Chaibani, le ministre de la Défense Murhaf Abu Qasra et le chef des services de renseignement Hussein al-Salama.
Des sources ont indiqué à Bloomberg que « le matériel militaire sera déployé dans le nord de la Syrie, en veillant à éviter toute provocation de tensions avec Israël dans le sud du pays ».
Depuis la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre 2024, les relations entre Ankara et Damas ont connu un rapprochement rapide, matérialisé par des réunions politiques et sécuritaires de haut niveau visant à renforcer la coordination conjointe et à garantir la stabilité le long de la frontière entre les deux pays.
Le commandant des milices kurdes syriennes Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a annoncé il y a quelques jours la conclusion d’un « accord préliminaire » avec les autorités syriennes concernant le mécanisme d’intégration de ses forces aux ministères syriens de la Défense et de l’Intérieur.
Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse depuis une base militaire de la ville de Hassaké, il a expliqué que des discussions étaient actuellement en cours entre les deux parties à Damas.
Abdi a reconfirmé ce vendredi la conclusion de cet accord de principe avec le gouvernement syrien sur un mécanisme d’intégration des forces kurdes dans l’armée à l’agence Associeted Press.
Le 10 mars, Abdi et le président Ahmed al-Charaa ont signé un accord qui comprenait plusieurs dispositions, notamment l’intégration des institutions civiles et militaires de l’Administration autonome kurde au sein des institutions nationales d’ici la fin de l’année. Cet accord comprend le transfert du contrôle des postes-frontières, d’un aéroport et des gisements de pétrole et de gaz à Damas. Cependant, sa mise en œuvre tarde, en raison des accusations mutuelles.
Source: Agence