L’expert et l’analyste iranien Amir Mousawi a révélé que l’Iran dispose de plus de 35 mille scientifiques nucléaires qui s’occupent du programme nucléaire du pays.
« Lorsque tu descends dans la centrale nucléaire de Natanz située dans le sous-sol, tu peux voir de longues rangées de scientifiques, tous des jeunes, qui gèrent l’enrichissement de l’uranium, son stockage, son traitement et toutes les opérations qui lui sont liées via l’ordinateur. Mêmes les usines des centrifugeuses », a-t-il assuré lors d’une interview avec Rifision TV, le 16 décembre dernier.
« Âgés entre 25 et 35 ans, de jeunes hommes et de jeunes femmes sont assis derrière l’ordinateur pour gérer tout le processus nucléaire. Ils sont 35 mille scientifiques nucléaires, des scientifiques et non en deca », a-t-il poursuivi.
A la question de savoir qui faut-il croire lorsque le président américain Donald Trump dit avoir éliminé le programme nucléaire iranien, Mousawi a répondu par une question : « s’il dit vrai, pourquoi insiste-t-il pour inspecter ces sites et sollicite-t-il les négociations ? »
Le présentateur de l’émission lui a demandé l’ampleur des pertes occasionnées par la guerre de 12 jours lancée par Israël et les Etats-Unis contre son pays en juin 2024. Et l’expert iranien de répondre : « je pense que c’était le trébuchement d’un cheval. C’était une frappe importante, mais le cheval s’est rétabli depuis. Avec puissance. Vous savez lorsque le cheval trébuche, il se relève plus fort que dans le passé ».
Et le présentateur d’insister : « je voudrais savoir l’ampleur des pertes matérielles et non humaines ».
« Il y a eu deux versions officielles. Au début, ils ont dit que les pertes étaient limitées. Par la suite, face à la persistance américaine qu’il y a eu des pertes importantes, la version iranienne est allée dans le sens de la version américaine : d’accord, vous avez détruit Natanz, Fordo et Ispahan, que voulez-vous alors des inspections ? », a répondu Mousawi.
Et de poursuivre : « je crois que les craintes occidentales et américaines sont toujours de vigueur, c’est pour cela ils reprennent leurs menaces une fois encore. Ces menaces montrent qu’il y a quelque chose. Ils disposent de certaines informations. Je crois que le programme nucléaire iranien est devenu plus puissant que par le passé. La preuve en est très simple : sachant que les inspecteurs ne sont plus concernés par le sujet, les médiateurs interviennent de nouveau »
Selon Amir Mousawi, un nouveau médiateur est entré en scène, le Saoudien. « Il est intervenu à la demande du président américain Donald Trump qui a demandé cette médiation lors de la visite du prince héritier Mohammad ben Salmane à Washington, en échange de quoi il accepterait d’entreprendre les négociations avec les Etats-Unis ».
Lorsque Soroush est intervenu
Selon l’expert iranien, « la guerre de 12 jours a produit un effet tout nouveau et tout-à-fait exceptionnel » en Iran.
« Ce tableau qui s’en est dégagé sur le plan national en République islamique est vraiment un tableau exceptionnel qui nous rappelle les tous débuts de la révolution islamique avant sa victoire. Celui qui a déclenché cette opération est Dr. Abdel Karim Soroush depuis les Etats-Unis lorsqu’il a adressé un message important et historique à la personne du waliy al-Faqih, son éminence l’imam Ali Khamenei. ».
Né Hossein Haj Faraj Dabbagh, le professeur Soroush est un penseur et philosophe musulman, et une figure bien connue du mouvement religieux intellectuel en Iran. Il est actuellement professeur invité (visiting-teacher) à l’université George-Washington de Washington (district de Columbia). Lors de la guerre de 12 jours, il a critiqué avec virulence les positions de certaines opposants iraniens vivant à l’étranger qui s’étaient réjouis de la guerre israélienne, dans l’espoir de voir le pouvoir iranien s’effondrer, les qualifiant « de mercenaires, qui ne portent de leur identité iranienne que le nom, alors qu’en réalité ce sont des Israéliens ».
« Ils expriment leur joie, croyant que ces usurpateurs criminels sont capables d’accorder la liberté aux Iraniens, de créer une patrie sûre pour nous et d’être pour nous des messagers de paix et de sécurité. Ils ignorent que personne n’est plus proche d’eux que leur propre peuple. Aucun étranger ne peut remplacer leurs compatriotes. Ceux qui ne partagent ni notre langue ni notre religion ne peuvent prendre la place de nos frères de langue et de religion », avait écrit Soroush sur les réseaux sociaux.
« Ce message a mis de côté tous les désaccords passés et a soutenu la politique stratégique de son éminence et de la République islamique. Il (Soroush) a demandé à toute l’opposition de soutenir la République islamique. Le tout sous la coupe de la constitution et du pouvoir politique, ce qui illustre le bien-fondé du processus politique en Iran, que ce soit sous la gouvernance des réformateurs ou des conservateurs, ce relai dans le pouvoir a été bénéfique durant les 48 dernières années », selon Mousawi.
Le rôle du CGRI en politique étrangère
Durant l’entretien, M. Mousawi a aussi indiqué que le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), l’armée d’élites idéologique de la république islamique n’interfère dans les questions externes que pour contrer l’intervention des Etats-Unis.
« Comme par exemple lorsqu’il y a eu l’invasion de l’Irak, le CGRI s’est placé en façade de la diplomatie en Irak. De même lorsque le terrorisme international est intervenu en Syrie, et lors de l’invasion en Afghanistan, la diplomatie passe par le CGRI parce qu’il y a des militaires. Faute de quoi, partout ailleurs dans le monde, c’est le gouvernement qui gère la politique étrangère sans aucune intervention ».
« Mais lorsque les USA, l’entité sioniste ou des puissances occidentales interviennent dans les pays voisins de l’Iran, ceci contraint la politique iranienne d’agir réciproquement. Elle ne peut traiter les questions militaires, l’invasion et les menaces sécuritaires par la diplomatie. Ces dossiers sont alors l’apanage des gardiens de la révolution ».
Source: Médias



