Le député du Hezbollah dans le Parlement libanais a violemment critiqué dimanche dernier le camp du 14-mars.
S’adressant tout d’abord à Saad Hariri, Premier ministre libanais et chef de file du parti pro saoudien Courant du Futur, Nawwaf Moussaoui a répondu à ses dernières déclarations sur les réfugiés syriens à Paris : « Le Premier ministre a fait des d6clarations dans la capitale française, dont celles liées à la façon selon laquelles les réfugiés syriens vont rentrer chez eux, en plus de ses position du pouvoir syrien n’ont pas été discutées au sein du cabinet libanais et ne reflètent pas la position du gouvernement libanais. Ses positions lui reviennent personnellement ou illustrent les positions de son parti et de son courant et non celles du gouvernement libanais », a dit M. Moussaoui, lors d’une cérémonie de remise de diplômes organisée au sud du Liban.
Le 29 août dernier, à l’issue d’une rencontre avec le président français Emmanuel Macron, M. Hariri semble avoir acquiescé une demande faite par ce dernier afin d’accueillir l’organisation d’une conférence destinée au retour des réfugiés syriens, lui faisant part que « les 1.2 millions de réfugiés syriens constituent un lourd fardeau pour le Liban ».
Selon M. Moussaoui, M. Hariri a enfreint la Constitution en exprimant son propre point de vue dans une tribune pareille.
« Comme le Premier ministre s’est arrogé le droit d’exprimer son point de vue personnel, nous aussi pouvoins faire de même. Il est de notre droit d’exposer nos propres positions, en tant que députés, et en tant que partis politiques, et en tant que forces politiques faisant part au gouvernement… Nous considérons le pouvoir syrien comme étant légitime, allié et résistant », a-t-il poursuivi dans son discours.
Il a ajouté : « Nous condamnons les actes criminels et terroristes du régime saoudien, à l’encontre de son peuple en Péninsule arabe, baptisé Royaume saoudien… et nous condamnons ses crimes contre le peuple yéménite. Nous en appelons le monde civilisé à traduire en justice les Saoud pour les crimes qu’ils ont commis ».
M. Moussaoui a également répondu aux propos de l’ancien président libanais Michel Sleimane qui avait fustigé l’évacuation des miliciens de Daech des jourouds libanais vers la province syrienne de Deir Ezzor dans le cadre d’un accord conclu entre le Hezbollah et l’armée syrienne d’une part, et Daech de l’autre.
« Pourquoi as-tu laissé fuir Chaker al-Aabsi lorsque tu dirigeais la bataille de Nahr al-Bared et pourquoi ne l’as-tu pas fait juger », lui a-t-il rétorqué.
En 2007, le palestinien Chaker al-Absi a mené la bataille des terroristes de Fath al-Islam dans le camp des réfugiées palestiniens de Nahr al-Bared dans le nord libanais. Selon des informations prises de source militaire libanaise, il n’a pas été retrouvé parmi les cadavres qui ont été recensés au dénouement de la bataille et aurait pris la fuite avant.
Le député du Hezbollah a également rappelé les conditions dans lesquelles les militaires libanais avaient été faits prisonniers en août 2014 à l’issue de l’attaque contre leur caserne par Daech et le front al-Nosra.
« Lorsqu’une patrouille des services de renseignements est entrée à Aarsale, et que les corps des militaires de l’armée libanaise ont été trainés dans les rues, les photos et les noms sont bien connus des services de renseignements, tu étais encore collé au pouvoir, pourquoi tu n’as pas bronché pour capturer les coupables à Aarsale ? Pourquoi ne les as-tu pas traduit en justice », a taclé M. Moussaoui à l’ancien chef de l’Etat.
Il a accusé l’ancien président d’avoir aussi accordé une couverture politique et sécuritaire à un autre chef de groupe terroriste, le libanais ahmad al-Assir qui a causé les évènements de Saida, au sud du Liban, mais a été arrêté avant de prendre la fuite.