La Russie menace de refuser de donner son consentement au renouvellement en novembre du mandat des experts en armes chimiques de l’ONU et de l’OIAC chargés de la Syrie.
Selon l’AFP, ce renouvellement fait l’objet d’un bras de fer au Conseil de sécurité, entre l’avis de Washington, Londres ou Paris d’une part et la Russie qui voudrait le lier au prochain rapport prévu le 26 octobre prochain.
Ce dernier devrait donner les conclusions finales sur la présumée attaque au gaz sarin le 4 avril à Khan Cheikhoun, ville syrienne alors contrôlée par des rebelles et leru alliés jihadistes takfiristes du front al-Nosra et autres.
A fortiori, le rapport devrait accuser Damas qui a démenti, avouant avoir procédé au bombardement d’un dépôt d’armements lequel aurait pu provoquer le dégagement de produits toxiques stockés parmi les armes et les équipements.
Dans leur diagnostic effectué pour les 45 attaques présumées, les experts se sont cantonnés à admettre les échantillons qui leur ont été livrés par les rebelles eux-mêmes, et qui leur ont été transités par la Turquie. Ce pays a soutenu les différents groupes terroristes actifs en Syrie, de tous les bords idéologiques, aussi bien les jihadistes takfiristes, dont Daech et le front al-Nosra que les autres.
Vendredi un responsable du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Ulianov avait au préalable jugé « scandaleux » un refus des experts de prendre des échantillons lors d’une visite la semaine dernière d’une base aérienne suspectée d’être à l’origine de l’attaque à Khan Cheikhoun. Il s’agit de Chaayrate qui a directement été bombardée par des Tomahawks américains depuis la Méditerranée, après l’incident chimique présumée. Elle servait de point de départ pour les avions syriens pour bombarder les positions de la milice wahhabite terroriste Daech.
Selon la Russie, qui a reconnu comme la Syrie la présence de sarin à Khan Cheikhoun, la diffusion du gaz est venue d’un projectile ayant explosé au sol et non d’une attaque aérienne menée par les forces syriennes.
Apres l’évènement de Khan Cheikhoun, les autorités syriennes avaient exprimé leur disposition à accueillir les experts internationaux à venir visiter cette base aérienne, pour enquêter sur place. Ce que les puissances occidentales avaient rejeté.
La position de ces dernières est d’autant plus douteuse que l’acquisition d’agents chimiques par le front al-Nosra qui s’en est targué d’en avoir dans une vidéo postée sur la Toile en 2012 n’a jamais fait l’objet d’une demande d’enquête de leur part.
Même après avoir démantelé l’arsenal chimique syrien, sous la supervision de l’OIAC, leurs accusations n’ont jamais cessé.
Il s’agit clairement d’un moyen de harcèlement pour garder Damas sous leur pression.
Selon l’AFP, le Conseil de sécurité doit voter le renouvellement du mandat avant la publication du rapport.
Mercredi l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a critiqué la position russe.
« Les Russes ont dit très clairement que si le rapport impliquait la Syrie, ils n’auraient soudainement plus confiance dans le groupe d’experts dénommé JIM. On ne peut pas travailler comme cela », a-t-elle déclaré à des journalistes. Sa position est partagée par plusieurs capitales européennes.
Moscou dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité.