La déclaration d’un sénateur russe sur la nécessité de réinstaller une base militaire à Cuba a poussé d’autres membres du Conseil de la Fédération à s’exprimer sur le sujet et à évaluer l’opportunité de la mesure à condition que les autorités cubaines y soient favorables.
L’éventuel déploiement d’une base militaire russe sur l’«Île de la Liberté» pourrait servir les intérêts de la sécurité internationale. Toutefois, cette question doit être discutée avec La Havane, estime Viktor Bondarev, président de la commission de défense et de sécurité du Conseil de la Fédération (Sénat russe).
«Dans le contexte de croissance de l’agression des États-Unis, le déploiement d’une base militaire russe à Cuba répondrait aux intérêts de la sécurité internationale», a-t-il déclaré à Sputnik.
Ces propos font suite à ceux du sénateur Frants Klintsevitch, vice-président de la commission russe de défense et de sécurité du Conseil de la Fédération, qui avait estimé ce dimanche dans un commentaire à la presse russe que la Russie devrait déployer tous ses efforts pour rouvrir une base maritime et aérienne à Cuba.
Viktor Bondarev a rappelé qu’avant 2002, la présence russe sur l’Île de la Liberté, sous le nez des États-Unis, a en gros permis de dissuader l’agression des États-Unis ainsi que leur expansion dans les zones des intérêts stratégiques de la Russie.
«Je suppose que la montée des tensions dans le monde, l’ingérence nette dans les affaires internes des pays – partenaires historiques de Russie – n’exclut pas notre retour en Amérique latine. Bien sûr, cela doit être faire l’objet de discussions avec les Cubains», a souligné le sénateur.
La nécessité de demander avant tout l’avis des Cubains a été également soulignée par Vladimir Djabarov, premier vice-président du comité international du Conseil de la Fédération. Ce dernier a en outre ajouté que le retour de militaires russes à Cuba risquait d’aggraver la confrontation entre Moscou et Washington.
Viktor Bondarev a en outre proposé de réfléchir au retour de la Marine russe au Viêtnam, toujours en cas du feu vert des autorités de ce pays asiatique.
Toutefois, estime le parlementaire, il ne faut pas précipiter de telles démarches. «Elles doivent être entreprises seulement en cas d’escalade de l’agression américaine et de poursuite de l’extension de leur présence près de nos frontières», a-t-il expliqué.
Et de rappeler que de tels projets avaient déjà été évoqués par le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et par son adjoint Nikolaï Pankov en octobre dernier, mais seulement comme une éventualité et non comme un «plan d’action».
Source: Sputnik