Les autorités turques ont émis ce jeudi des mandats d’arrêt visant 73 pilotes de l’armée de l’air dans le cadre d’une enquête ouverte après le putsch manqué de juillet dernier, a rapporté l’agence de presse progouvernementale Anadolu.
Ces mandats ont été délivrés par le parquet de la ville de Konya (centre) dans le cadre d’une enquête qui s’étend sur 17 provinces, a indiqué Anadolu, selon qui 45 de ces pilotes ont déjà été interpellés et placés en garde à vue.
Depuis le putsch manqué du 15 juillet, les autorités turques ont multiplié les coups de filet contre les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir ourdi le coup d’Etat, ce que l’intéressé dément catégoriquement.
Selon Anadolu, les 73 pilotes sont notamment soupçonnés de « violation de la Constitution », « rébellion armée contre la République turque » et d’être « membres de l’organisation terroriste armée FETO/PDY », un acronyme créé par les autorités pour désigner le réseau de Gülen.
Plus de 35.000 personnes ont été arrêtées en Turquie dans le cadre des enquêtes ouvertes après le putsch manqué, selon les chiffres du gouvernement. Médias, magistrature, police, milieu pénitentiaire, armée, éducation : de nombreux secteurs sont concernés.
L’ampleur des purges a suscité l’inquiétude d’ONG et de pays occidentaux, qui redoutent que l’état d’urgence instauré après le coup d’Etat manqué ne serve de prétexte au gouvernement pour étouffer toute voix d’opposition.
Les autorités turques affirment pour leur part que ces mesures d’exception sont nécessaires pour éliminer la menace séditieuse et rappellent que 241 personnes ont été tuées pendant la tentative de putsch.
Ankara réclame à Washington l’extradition de Gülen, qui vit en Pennsylvanie depuis 1999. Le ministre de la Justice Bekir Bozdag s’est rendu aux Etats-Unis mardi où il a rencontré son homologue Loretta Lynch.
Source: AFP