La plus haute autorité religieuse musulmane chiite d’Irak, l’ayatollah Sayed Ali Sistani, s’est prononcé vendredi pour le maintien des forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrées en 2016 à l’appareil sécuritaire du pays.
L’aide du Hachd al-Chaabi, une coalition hétéroclite dominée par plusieurs formations militaires créée après l’offensive takfiriste en 2014, a été cruciale pour défaire le groupe Daesh en Irak. Ces forces paramilitaires sont statutairement sous l’autorité directe du Premier ministre Haidar al-Abadi.
Des voix se sont élevées aux Etats-Unis pour le démantèlement du Hachd après la défaite militaire de Daesh.
Washington considère qu’ils sont un outil d’influence de l’Iran et menace leur intérêt dans la région.
« Le dispositif de sécurité a toujours désespérément besoin d’hommes héroïques qui ont soutenu l’armée et la police fédérale ces dernières années et se sont battus avec elles sur différents fronts », a déclaré cheikh Abdel Mahdi al-Karabalaï, représentant de l’ayatollah Sistani, lors de la prière du vendredi dans la ville sainte de Kerbala, au sud de Bagdad.
Alors que les takfiristes de Daesh menaçaient l’existence même du pays, l’ayatollah Sistani avait appelé le 13 juin 2014 à la mobilisation générale et des dizaines de milliers de volontaires ont formé les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi).
« Il est nécessaire de continuer à profiter de ces énergies importantes dans le cadre constitutionnel et juridique qui stipule que les armes doivent être aux mains de l’Etat et fixe la voie de ces héros dans la protection et la sécurité du pays », a-t-il ajouté.
Le Parlement avait voté le 26 novembre 2016 une loi stipulant que le Hachd fait partie intégrante du système de sécurité du pays. Le nombre exact de ses membres fait débat: le Parlement en compte 110.000 alors que les estimations des experts varient entre 60.000 et 140.000.
Les plus puissantes d’entre elles sont : les Kataëb Hezbollah (Brigades du Parti de Dieu) ou l’organisation Badr et Assaïb Ahl al-Haq (La Ligue des vertueux).
Le porte-parole du Hachd, le député Ahmad al-Assadi, a déclaré à l’AFP que « la marjaïya (haute autorité religieuse) a confirmé le maintien des forces de mobilisation populaire et la nécessité de soutenir et renforcer leur présence ». « Bien sûr les armes doivent rester entre les mains de l’Etat et c’est le cas car le Hachd fait partie du système de sécurité », a-t-il ajouté.
Selon un important chef du Hachd, Kaïs Khazaali, qui a récemment effectué une tournée à la frontière libanaise avec la Palestine occupée, les forces paramilitaires ont perdu 7.637 hommes dans la guerre contre Daesh. Khazaali a affirmé que les forces du Hachd sont prêts à soutenir les Libanais et les Palestiniens dans leur lutte contre l’occupation israélienne.
Le Hachd repousse une tentative d’infiltration des terroristes depuis la Syrie
Entre-temps, sur le terrain sept véhicules ayant à son bord des éléments de Daesch tentaient, vendredi 15 décembre, de pénétrer le sol irakien depuis la région de Sinjar dans la province d’al-Anbar.
Les terroristes tentaient de s’infiltrer dans la région frontalière de Tal Safuk. Une attaque qui a été repoussée grâce à la vigilance des Hachd infligeant de lourdes pertes dans le rang des terroristes, ont rapporté les sources des Hachd.
Neutralisés par cette opération qui a duré près de 4 heures, les terroristes ont été contraints de s’enfuir.
Selon Amer al-Saleh, un commandant des Hachd, les éléments de Daech lançaient des obus de mortier contre les positions des gardes-frontières afin d’infiltrer le territoire irakien.
Militairement, le groupe terroriste de Daesh est défait en Irak et en Syrie, mais les deux pays en poursuivent toujours les résidus pour éradiquer leur présence de leurs territoires.
Les Hachd se sont déployées dans la région frontalière de la province irakienne d’al-Anbar pour empêcher toute infiltration de terroristes.
Au coude-à-coude avec d’autres forces irakiennes, les combattants des Hachd al-Chaabi ont participé jusqu’à présent aux opérations de libération de vastes secteurs irakiens occupés par Daech notamment dans les provinces d’al-Anbar, Ninive et Mossoul.
Source: Avec AlManar + PressTV + AFP