Depuis l’attaque avortée contre les deux bases russes de Syrie, Hmeimim et Tartous, dans la nuit du 5 au 6 janvier, le ministère de la Défense russe rend publics presque quotidiennement les résultats de son enquête.
Sachant que les forces armées russes en Syrie ont torpillé cette attaque menée par 13 drones piégés et téléguidés en en détruisant 10, et en récupérant indemnes trois d’entre eux.
L’origine des explosifs
Dernières révélations ce jeudi 11 janvier, selon l’agence russe Sputnik : les militaires russes ont établi d’où pourraient provenir les puissants explosifs utilisés pour piéger ces appareils.
« Les puissants explosifs utilisés sur les drones sont produits dans plusieurs pays, dont l’Ukraine », a annoncé jeudi Alexandre Novikov, chef du département pour la construction et le développement des drones de l’État-major général russe.
«Les premières éléments de l’enquête ont démontré qu’il s’agissait du tétranitrate de pentaérythritol (PETN), plus puissant que l’hexogène (RDX). Cet explosif est produit dans plusieurs pays et notamment en Ukraine, à l’usine de réactifs chimiques de Chostka. On ne peut pas fabriquer cet explosif de manière artisanale ou l’extraire d’autres munitions», a noté M.Novikov.
Les militaires russes cherchent actuellement à établir le pays d’origine des munitions.
De nouveaux drones
Autre révélation de ce responsable : les terroristes ont lancé leur attaque avec un type d’avions sans pilote qu’ils n’avaient jamais utilisés auparavnt.
«Les terroristes ont jusqu’ici utilisé les drones pour des missions de reconnaissance et presque jamais pour effectuer des frappes», a noté M.Novikov.
Chacun des treize drones ayant attaqué la base de Hmeimim transportait 10 bombes de 400 grammes bourrées de billes en métal, a-t-il précisé.
«Les munitions utilisées sur les drones sont dignes d’attention. C’étaient des bombes artisanales d’environ 400 grammes dotées de billes en métal dont la portée était de 50 mètres. Chaque drone engagé dans cette attaque était muni de 10 munitions de ce type», a indiqué M.Novikov.
D’après le ministère, les solutions d’ingénierie auxquelles les terroristes avaient eu recours ne pouvaient provenir que d’un pays possédant de hautes capacités technologiques.
Des spécialistes des pays d’origine
Autre découverte dans le cadre de l’enquête sur les drones : ils ont été conçus par des spécialistes formés dans des pays qui fabriquent de tels appareils.
La conception et l’utilisation des drones fabriqués par les terroristes en Syrie sont des tâches sérieuses dont la réalisation nécessite une formation et une expérience importantes, toujours M. Novikov.
«En dépit de leur apparence simpliste, leur fabrication nécessite des connaissances spécifiques, surtout en matière d’aérodynamique et de radio électronique», a souligné l’officier russe.
Bien que certaines des pièces utilisées dans ces appareils soient en vente libre, leur construction et utilisation dans le cadre d’un système unique relève d’un problème d’ingénierie complexe, a-t-il ajouté.
Selon Sputnik, l’état-major interarmées russe est en train de mener des études dans l’objectif de définir les pays producteurs des drones utilisés pour les attaques contre les sites et appareils des forces armées russes en Syrie.
Le minisère de la Défense russe a accusé les Etats-Unis d’être de mèche dans cette attaque d’autant que l’un de leurs appareils de reconnaissance, le Poséidon survolait la Méditerranée au moment où les drones avançaient dans leur mission qui s’est soldée par un échec.
Une source militaire russe a dit pour le Kommersant que le groupe terroriste takfiriste Ahrar al-Cham pourait être l’auteur de l’attaque qui aurait pu être lancée depuis le sud de la province d’Idleb.