Dernières évolutions des purges qui ont été opérées en Arabie saoudite : le prince milliardaire Walid Ben Talal aurait été libéré.
Ce sont des membres de sa famille qui ont informé l’agence Reuters de cela, indiquant qu’il était rentré chez lui.
Ce prince qui détient 95% de Kingdom Holding Co, société ayant des intérêts notamment dans les géants américains Citigroup et Apple, avait auparavant accordé un entretien exclusif à cette agence, depuis l’hôtel Ritz Carlton où il était séquestré depuis près de trois mois.
Il y avait fait part qu’il prévoyait sa disculpation de toutes les accusations qui lui ont été imputées et sa prochaine libération.
Les médias avaient rapporté durant sa séquestration qu’il avait refusé l’arrangement proposé par le régime de verser 6 milliards de dollars en échange de sa liberté et insistait pour un procès juridique sous une supervision internationale.
Lâcher la MBC
En outre, un autre Walid a également été relâché, selon l’AFP qui a indiqué que le régime saoudien a relâché Walid al-Ibrahim, propriétaire du réseau satellite arabe MBC.
Les conditions de sa libération ne sont pas connues et le gouvernement n’a fait aucun commentaire.
Selon le Financial Times, Walid al-Ibrahim a accepté d’abandonner le contrôle de MBC (Middle East Broadcasting Company), l’un des réseaux satellites les plus influents dans le monde arabe.
Selon le site en ligne du journal saoudien Watan, au début du mois en cours, et durant la séquestration de Walid al-Ibrahim, MBS avait promulgué un décret dans lequel il nationalise MBC et confie la présidence de son Conseil d’administration à l’un de ses proche, le prince Badr Abdallah Ben Mohamad Ben Farhane Al-Saoud. Celui-ci dirige
Walid Ben Talal et Walid al-Ibrahim figuraient parmi les quelque 350 personnalités du monde politique et des affaires, placées en détention en novembre, notamment dans le grand hôtel Ritz-Carlton de Ryad, dans le cadre d’une campagne lancée le 4 novembre par le prince héritier Mohammed ben Salmane, avec pour motif affiché la lutte contre la corruption. Le procureur général de l’Arabie saoudite avançait le chiffre d’au moins 100 milliards de dollars qui ont été détournés ou utilisés à des fins de corruption.
D’autres libérations
Selon des sources de l’opposition saoudienne, le prince héritier Mohamad Ben Salman qui s’est imposé par la force , après avoir destitué le prince héritier premier Mohamad Ben Nayef voulait surtout écarter et affaiblir les princes censés menacer son accession au trône.
En même temps que les deux Walid, le régime a relâché plusieurs autres personnalités, dont Khaled Tuwaijri, ex-chef de la cour royale, et Turki ben Nasser, ancien dirigeant de l’agence de météorologie du pays, a indiqué une source proche du gouvernement.
Auparavant, il a libéré le prince Metaab ben Abdallah, fils du défunt roi Abdallah, ancien chef de la puissante Garde nationale saoudienne. Il avait été limogé avant son arrestation. Il a du s’acquitter de la somme d’un milliard de dollars en échange de sa libération
Le même procédé a été suivi pour la libération de tous les autres.
Le nombre de ceux encore sous séquestration n’est pas connu.
Dans les médias saoudiens, on avance que ces accords financiers devraient aider au financement d’un plan d’un coût de plusieurs millions de dollars visant à aider les citoyens face à la hausse du coût de la vie. Comme l’a déclaré mercredi sur Al-Arabiya le ministre saoudien des Finances qui se trouvait à Davos.
Ces médias n’évoquent nullement les acquisitions aux prix exorbitants que MBS s’est procurées ces derniers temps : le château de Louis XIV en France pour 275 millions d’euros, le yacht Teh Sirene pour 500 millions d’euros, et le tableau «Salvator mundi » de Léonard De Vinci pour 500 millions de dollars.
Qui est Walid Ben Talal
Classé parmi les plus importantes fortunes du monde, le prince al-Walid est le petit-fils de deux figures historiques du monde arabe: le roi Abdelaziz al-Saoud, fondateur de l’Arabie saoudite, et Riad al-Solh, premier chef de gouvernement de l’histoire du Liban.
L’annonce de l’arrestation du prince milliardaire avait fait des remous sur les marchés financiers, faisant notamment baisser le cours des actions de Kingdom Holding Company, la société internationale d’investissements que le prince Al-Walid détient à 95%.
Le magazine Forbes estimait en 2017 que le prince pesait 18,7 milliards de dollars, ce qui le mettait à la 45e place de son dernier classement des fortunes mondiales.
Le prince al-Walid était également connu pour son franc-parler et ses appels pour une société saoudienne plus ouverte.
Défenseur des droits des femmes, il avait lancé fin 2016 un vibrant appel pour que les femmes en Arabie saoudite obtiennent le droit de conduire et déploré « le coût économique » de l’interdiction de volant pour elles. Près d’un an plus tard, son appel a été entendu et les femmes seront autorisées à conduire à partir de juin 2018.
Le Ritz-Carlton, fermé au public depuis la purge de novembre, devrait rouvrir ses portes prochainement. Sur son site internet, il affiche des chambres disponibles à partir du 14 février.
Source: Divers