Visiblement lésés par les derniers exploits réalisés par Damas dans la Ghouta orientale qui est sur le point d’être vidée des groupes terroristes, les puissances occidentales et leurs alliés monarchiques arabes haussent le ton.
Il y a eu la mise en scène chimique que leur officine de défense civile des Casques Blancs leur a fournie comme prétexte, au moment où un accord final venait d’être conclu entre les autorités syriennes et le groupe terroriste soutenu par l’Arabie saoudite Jaïsh al-Islam, et où le recours à l’armement chimique n’est d’aucune utilité.
Depuis , la surenchère bat son plein. Des déclarations belliqueuses officielles, américaines, françaises, et saoudiennes se sont succédé, laissant planer le doute sur une frappe militaire.
Elles sont escortées par des décisions logistiques, qui s’apparentent à des démonstrations de force. Il est question que plusieurs destroyers américains et le porte-avions USS Harry S.Truman sont sur le point de partir pour une mission en Europe et au Proche-Orient, d’après le journal Stars And Stripes.
Bataille onusienne: la dernière?
Dans la nuit de Mardi, la bataille a eu lieu au Conseil de sécurité. Le ton des Occidentaux laissent croire qu’elle serait la dernière sur l’arène onusienne.
De concert, les puissances occidentales et leurs alliés au sein du CS y ont opposé une fin de non-recevoir pour toute enquête sur place, rejetant les deux projets de résolution russes allant dans ce sens: le premier prévoyant de lancer une minutieuse enquête, et le second réclamant qu’elle soit conduite par l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), de sorte les inspecteurs se rendent sur les lieux de la soi-disant attaque chimique.
Même dans le projet de résolution qu’ils ont proposé, via les Etats-Unis, l’Onu devrait en être écarté. Il stipule un nouveau « mécanisme d’enquête indépendant des Nations unies » (Unimi) sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
Quelque chose qui ressemble à la Commission d’enquête internationale qui avait été instituée pour le Liban, pour l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, et qui s’est fait remarquer par ses déboires.
Tenir la Russie pour responsable
« La Russie a saccagé la crédibilité du Conseil de sécurité », a lancé l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley. C’est « une farce ! » et « la Russie est excellente pour jouer des jeux », a-t-elle ajouté.
La rhétorique occidentale officielle et médiatique laisse transparaître des velléités d’acculer au mur la Russie, en lui incombant la responsablilité de la paralysie du CS.
L’AFP a rappelé que Moscou a affiché douze vetos sur les résolutions concernant la Syrie depuis le début de la guerre en 2011. En exposant les positions russes, est mise en exergue le fait qu’elle ne disposent pas de la majorité au CS.
En même temps, est occultée ou minimisée la demande russe légitime sur l’envoi des inspecteurs sur place.
Force est de constater que dans leurs déclarations officielles, les responsables occidentaux se comportent comme si l’attaque a été prouvée. C’est le cas de l’ambassadeur français à l’Onu François Delattre, qui a avancé durant la réunion de mardi que « le régime de Damas n’ait jamais renoncé à l’usage d’armes chimiques contre sa population ». Et de l’ambassadeur néerlandais, Karel Van Oosterom, selon lequel « l’impunité ne peut prévaloir ».
Pour Delattre, le texte russe est « un écran de fumée », visant « à brouiller les pistes ». Le responsable français ne peut envisager le cas inverse : que la soi-disant attaque chimique vise à brouiller les pistes, pour camoufler les réelles raisons de la mobilisation occidentale, motivée par le revers infligé à leur projet en Syrie.
La Syrie n’est pas l’Irak et la Libye
Dans le papier de l’AFP, dont la ligne éditoriale s’aligne à la politique des puissances occidentales, le ton visant l’instance insternationale , à l’issue des discussions vaines de Mardi au CS, suggère « l’échec final de l’ONU ».
A en croire les déclarations des dirigeants syriens, ils le voient bien et assurent qu’ils ne se laisseront pas faire comme en Irak et en Libye
«Je voudrais dire aux pays occidentaux: vos menaces d’agression, vos manœuvres, votre mensonge et votre terrorisme ne nous pousseront jamais, en tant qu’un des États fondateurs de cette organisation, à quitter la voie de nos droits et de respect de nos engagements conformément à notre constitution nationale. […] Nous ne permettrons à personne — que ce soit un membre permanent ou non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu — de faire avec nous ce qui a été avec l’Irak et la Libye», a indiqué leur représentant à l’Onu, Bachar al-Jaafari, lors de la séance du CS de mardi.
En effet, les scénarios irakien et libyen, où les guerres ont été déclenchées respectivement sans mandat de l’Onu, ou en le faussoyant, sont plus forts que jamais. Quoique l’avantage est du côté du premier, si décision de frappe contre la Syrie est!