L’Union européenne ne cèdera pas aux menaces du président américain Donald Trump d’imposer des taxes douanières punitives, a assuré mardi le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas à la veille de pourparlers américano-européens pour éviter une guerre commerciale.
« L’Europe ne se laissera pas menacer par le président (Donald) Trump. Car si nous le permettons une fois, alors nous devrons faire face à ce type de comportements de plus en plus souvent », a écrit Heiko Maas sur Twitter.
« Personne n’a intérêt à des taxes douanières punitives, car au final tous seraient perdants », a-t-il encore souligné, alors que l’Allemagne et ses excédents commerciaux sont régulièrement la cible des critiques américaines.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se rend mercredi à Washington, dans un climat tendu, pour des pourparlers destinés à empêcher une guerre commerciale totale avec Donald Trump.
Ce dernier vient de qualifier l’Union européenne d' »ennemie », l’accusant de « profiter » des Etats-Unis d’un « point de vue commercial ».
Washington a déjà imposé en juin des droits de douane punitifs sur l’acier et l’aluminium européens, une décision qui a encore plombé des relations transatlantiques toujours plus compliquées.
Les Européens ont contre-attaqué en taxant des produits américains emblématiques, comme les jeans ou les motos Harley-Davidson.
Or, désormais, Donald Trump menace le secteur stratégique de l’automobile et Bruxelles est déjà en train de préparer une nouvelle liste de produits américains susceptibles d’être soumis à des droits de douane.
« Merkel s’est inclinée devant les intérêts américains»
Sur un autre plan, le fondateur du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) et député au Bundestag Alexander Gauland a qualifié les sanctions antirusses de «dénuées de sens et nuisibles» autant pour l’économie allemande et que pour la russe.
«Les sanctions sont dénuées de sens et nuisibles à l’économie de nos deux pays. De nombreuses associations professionnelles allemandes en parlent également. Malheureusement, Angela Merkel s’est inclinée devant les intérêts américains et ignore les conséquences négatives de cette politique pour l’économie de notre pays ainsi que pour les relations bilatérales entre la Russie et l’Allemagne», a déclaré M.Gauland aux Izvestia.
Il a noté que «l’Allemagne avait toujours réussi quand elle maintenait de bonnes relations avec la Russie», ajoutant que Moscou était un partenaire important en matière de sécurité.
Selon le député, l’Allemagne devrait maintenir des relations avec les États-Unis, mais les relations avec la Russie devraient être similaires.
Auparavant, un ancien sénateur italien Roberto Mura avait déclaré que les mesures restrictives à l’encontre de la Russie avaient causé des pertes considérables à l’économie italienne, à hauteur de sept millions d’euros par jour.
Avec AFP + Sputnik