L’armée d’occupation israélienne se trouve dans un état d’alerte sans précédent, estime le journal israélien Yediot Ahronot. Pour la première fois, il est mobilisé dans trois fronts en même temps : la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée et la frontière nord aux confins avec le Liban.
L’armée israélienne avait déjà mobilisé toutes ses unités, et certaines de ses brigades opèrent dans la cadre de l’opération « Bouclier du nord » pour enrayer les « tunnels du Hezbollah » alors qu’elle garde un haut niveau d’alerte à la frontière avec la bande de Gaza, en préparation aux marches de Grand retour » organisées les vendredis, explique le chroniqueur militaire de ce journal.
S’est ajouté d’après lui le front de la Cisjordanie occupée, où « l’armée a dépêché plusieurs brigades pour renforcer le bataillon » déjà sur place et qui a perdu deux soldats au moins dans l’opération de mercredi.
« L’armée israélienne traverse un état de mobilisation et d’alerte inédit depuis bien longtemps. Elle s’est vu contrainte de cesser ses entrainements, d’éliminer les congés hebdomadaires de ses militaires pour renforcer sa présence sur les différents fronts, dont la Cisjordanie occupée », a-t-il conclu.
Cisjordanie: situation explosive
Durant ces trois derniers jours, plusieurs opérations de résistance ont eu lieu dans diverses régions de la Cisjordanie occupée contre des soldats et des colons israéliens. Dans l’une d’entre elle, celle de Salwade à l’est de Ramallah, deux soldats israéliens au moins ont péri dans des tirs de feu. Ses auteurs n’ont pas encore été retrouvés par les soldats de l’occupation.
Dans les autres opérations qui ont été réalisées à la manière des loups solitaires, au moyen d’arme blanche ou à la voiture-bélier, les auteurs sont tombés en martyrs. Les forces d’occupation israélienne ont aussi tué Saleh al-Barghouti, l’auteur de l’opération d’Ofra au cours de laquelle 7 israéliens ont été blessés.
La situation en Cisjordanie est explosive, et des heurts opposent les jeunes palestiniens aux soldats israéliens dans plusieurs régions.
Ces derniers ont ce samedi détruit un bâtiment de quatre étages dans le camp Al-Ammari à Ramallah, où se trouve la maison d’Abou Hmayyed. Cette famille palestinienne a six fils dans les prisons israéliennes, dont 4 d’entre eux purgent une peine de perpétuité, pour des opérations de résistance. C’est la troisième fois que la demeure de cette famille est détruite.
La raison invoquée est que l’un d’entre eux, Islam Abou Hmayyed arrêté le mois de juin dernier est accusé d’avoir tué un soldat israélien, d’un bloc de pierre à la tête , le mois précédent.
Des voisins ont indiqué que des centaines de résidents du camp, dont des enfants, avaient reçu l’ordre de quitter leur maison puis avaient été regroupés sur un terrain de sport durant toute la durée de l’opération, dans le froid nocturne. 400 palestiniens ont été arrêtés ces derniers jours dans ce camp.
Israël détruit régulièrement le domicile de Palestiniens accusés d’avoir mené des attaques anti-israéliennes, arguant du caractère dissuasif de la mesure.
Des organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent ces raids comme une punition collective. D’autant qu’ils ont inefficaces, n’ayant pu dissuader les jeunes palestiniens de poursuivre leurs opérations pour restituer leurs droits usurpés.
« Je le dis à tout Israël. Je n’ai pas peur d’eux. Ils détruisent ma maison à chaque fois et je la reconstruis… Nos maisons, nous les sacrifions pour la Palestine et notre peuple », a dit la mère des six détenus, Oum Nasser, après avoir été contrainte de quitter sa maison.
Sources: Média de guerre, Al-Quds; palinfo.