Le porte-parole des forces yéménites (armée + Ansarullah), le général Yehya Sari’ a affirmé, mercredi 19 décembre, que les mercenaires de la coalition saoudo-US poursuivent pour le 2ème jour consécutif la violation de la trêve à Hodeïda (ouest du Yémen). Il a fait état de plusieurs bombardements aux tirs d’artillerie et de roquettes contre les quartiers résidentiels.
M.Sari’ a également indiqué que « l’aviation militaire et les drones de reconnaissance de la coalition survolent toujours le ciel de Hodeïda, au moment où les bulldozers des mercenaires de la coalition mettent en place des fortifications. Tout ceci prouve leur intention de recourir à l’escalade et de ne pas respecter l’accord de cessez-le-feu, autour de Hodeïda, conclu en Suède ».
30 à 40 observateurs onusiens attendus
Le commandant des observateurs de l’ONU, chargés de surveiller la trêve, est entré en contact avec le comité mixte yéménite qui doit l’appliquer sur le terrain, pour demander une désescalade, a indiqué jeudi à l’AFP l’un des membres de ce comité.
« Le général Patrick Cammaert a demandé des efforts pour calmer la situation et prévenir les violations », a dit le général Ahmed al-Kawkabani, l’un des représentants du gouvernement démissionnaire pro-Ryad au sein de cette instance qui comprend également des délégués des forces yéménites.
Patrick Cammaert a insisté, selon lui, sur « le désir de la communauté internationale de faire aboutir l’accord de trêve à Hodeïda qui a résulté des pourparlers de Suède ».
Selon l’ONU, le général Cammaert est attendu jeudi à Amman à la tête de l’avant-garde des observateurs de l’ONU, avant de se rendre à Sanaa et à Hodeïda à des dates non précisées.
Le déploiement de ces observateurs a été vivement souhaité par l’émissaire de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, qui a plaidé vendredi dernier auprès du Conseil de sécurité en faveur de leur arrivée rapide à Hodeïda.
« Permettre à l’ONU d’avoir un rôle dirigeant dans les ports est un premier pas vital. Nous devons voir cela arriver dans les jours qui viennent », a argué M. Griffiths lors d’une liaison vidéo depuis son bureau en Jordanie.
Selon des diplomates, quelque 30 à 40 observateurs pourraient être déployés à Hodeida, une ville où vivent environ 600.000 personnes, sans attendre une résolution de l’ONU.
Les membres du Conseil de sécurité discutent depuis près d’une semaine des négociations ardues sur un projet de résolution visant à entériner les acquis
des consultations inter-yéménites de Suède et à officialiser le déploiement dans le pays d’une avant-garde d’observateurs.
Selon une source diplomatique, un dernier point de blocage est apparu mercredi. Alors que les 15 membres de l’instance étaient d’accord pour le texte proposé par le Royaume-Uni, la Russie a objecté qu’il ne devait pas accuser spécifiquement des pays soutenant les forces yéménites.
Un recru soudanais se rend aux forces yéménites
Par ailleurs, le média de guerre de l’armée yéménite et d’Ansarullah a publié, mercredi, une vidéo d’un mercenaire soudanais qui s’est rendu aux forces yéménites sur le front de Jizane (sud de l’Arabie).
Il a révélé que les Soudanais recrutés par l’armée saoudienne sur les fronts frontaliers sont souvent insultés par leurs maitres refugiés dans des abris.
Et d’ajouter : le projet de l’Arabie sert l’intérêt d’Israël…toutes les armes et équipements militaires sont de fabrication américaine.
Il a en outre conseillé ses collègues soudanais de se retirer des combats au Yémen, vu que les forces yéménites défendent leur terre et leur peuple.
Avec AlMasirah + AFP