Dans une analyse des propos du secrétaire général du Hezbollah dans une interview diffusée samedi soir par la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, l’éditorialiste du journal Rai al-Youm a qualifié les propos de Sayed Hassan Nasrallah d’historiques et de « sans précédent pendant les vingt dernières années », car selon lui, le leader du Hezbollah libanais y a présenté la « feuille de route de la Résistance ».
Dans son commentaire, Abdel Bari Atwan a estimé que la stratégie de l’axe de la Résistance consisterait pour le moment à riposter à toute frappe israélienne contre la Syrie, dans un contexte où la politique de Washington au Moyen-Orient est dans une véritable impasse et où les États arabes expriment leur intérêt à l’idée de renouer leurs liens avec l’État syrien.
Atwan écrit : « Si le président Bachar al-Assad a rejeté la proposition des États arabes concernant la fin de la suspension de l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe, c’est avant tout pour faire preuve de sa loyauté à ses véritables amis et montrer que la Syrie ne changera pas de position quant à ses intérêts nationaux et aux intérêts des nations arabes. La politique anti-syrienne du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a échoué et la Résistance ripostera avec force à la moindre agression de Tel-Aviv. Dans le même temps, la Résistance poursuit son plan pour garder sa domination géostratégique sur la Galilée [nord de la Palestine occupée]. »
Selon Abdel Bari Atwan, les propos de Sayed Hassan Nasrallah ont prouvé que l’axe de la Résistance est tout à fait prêt à riposter à la moindre offensive israélienne en Syrie, au Liban ou ailleurs. L’auteur a souligné les avertissements du secrétaire général du Hezbollah au sujet de la haute précision des missiles, qui sont capables de toucher leurs cibles sans qu’il y ait de « dommages collatéraux ».
« Si Nasrallah évoque des “regrets” de Netanyahu, c’est pour lui rappeler qu’une nouvelle guerre éventuelle entre Israël et la Résistance serait totalement différente des précédentes, étant donné la capacité de la Résistance de toucher avec ses dizaines milliers de missiles le cœur du territoire ennemi via le Liban et la Syrie », a ajouté Atwan.
Évoquant les propos du secrétaire général du Hezbollah sur la situation fragile des forces kurdes en Syrie, après l’annonce de la décision de Donald Trump de retirer ses soldats de Syrie, Atwan a écrit :
« Le leader du Hezbollah sait bien que les Kurdes de Syrie se sentent abandonnés par les Américains face à la menace turque. Sayed Hassan Nasrallah a indiqué que les représentants kurdes avaient demandé de rencontrer des responsables du Hezbollah pour requérir leur médiation auprès de Damas. Quant aux dirigeants des régimes rétrogrades du monde arabe, Nasrallah est conscient qu’ils se sentent orphelins après l’annonce du retrait américain de Syrie. Des réunions saoudo-émiraties se tiennent les unes après les autres à Abou Dhabi pour examiner la situation de la région après la fuite des Américains. Les régimes arabes soutenus par les États-Unis s’inquiètent maintenant des agissements de l’axe Qatar/Frères musulmans, et dans ce contexte ils préfèrent se rapprocher de Damas. »
Abdel Bari Atwan souligne ensuite l’importance du volet syrien des propos de samedi du secrétaire général du Hezbollah. « Nasrallah a déclaré que l’armée syrienne va progresser vers l’est de l’Euphrate pour vaincre Daech et dominer les forces kurdes afin de compléter, en absence des forces américaines, ses victoires qui ont commencé à Deir ez-Zor », a estimé l’auteur.
« Ces éléments montrent que l’axe de la Résistance a marqué une véritable victoire, qu’elle se trouve en position de force dans toute la région et que ses adversaires subiront les conséquences de leur défaite », a conclu Abdel Bari Atwan.
Source: PressTV