Le chef d’Ansarullah, Abdel Maleh al-Houthi, a ordonné la libération d’un soldat saoudien détenu par les forces yéménites, pour des raisons humanitaires. Le captif saoudien, qui souffre d’une maladie, avait en vain sollicité Ryad de conclure un échange de détenus avec les forces yéménites, pour qu’il puisse faire partie de cette transaction.
Le chef du comité des détenus yéménites, Abdel Qader Mortada, a révélé que « durant les deux dernières semaines, nous avons usé tous les moyens pour convaincre la partie saoudienne d’échanger le soldat saoudien malade contre nos détenus blessés. L’ONU et plusieurs chefs tribaux sont en vain entrés en médiation avec Ryad ».
Et d’ajouter : « A l’issue de cette indifférence saoudienne à l’égard de la vie d’un de ses soldats, le chef d’Ansarullah a ordonné sa libération, dans un geste humanitaire. La Croix Rouge à Sanaa a été contactée pour le remettre à sa famille ».
Rencontre entre Griffith et S.al-Houthi
Lundi 28 janvier, l’émissaire de l’ONU au Yémen a déclaré que la mise en oeuvre de l’accord de trêve dans la ville portuaire de Hodeïda (ouest) et d’un autre accord sur un vaste échange de prisonniers avait été repoussée en raison de difficultés sur le terrain.
Martin Griffiths a rencontré, le lundi 28 janvier en fin d’après-midi, le chef des d’Ansarullah.
Sayed al-Houthi a affirmé son attachement à l’accord conclu en Suède et accusé les mercenaires de la coalition saoudo-émirati-US de « mettre des obstacles à son application ».
Hodeïda a été pendant des mois la principale ligne de front de la guerre au Yémen.
Les mercenaires de la coalition ont échoué à s’emparer de Hodeida. Ils ont lancé une offensive en juin en direction de cette ville portuaire de la mer Rouge par laquelle transite l’essentiel de l’aide et des importations alimentaires du pays.
L’accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 18 décembre dans la ville, mais les violations de cette trêve par les mercenaires de la coalition se poursuivent.
Le numéro un d’Ansarullah a en outre dénoncé le blocus saoudien contre le Yémen et la fermeture de l’aéroport de Sanaa qui accroissent la souffrance des Yéménites, notamment des malades qui ont besoin d’être soignés à l’étranger.
La guerre saoudo-US contre le Yémen a fait plus de 10.000 morts depuis mars 2015.
Des groupes de défense des droits humains affirment que le nombre réel de morts pourrait être cinq fois plus élevé.
La guerre a mis 14 millions de Yéménites au bord de la famine dans ce que les Nations unies qualifient de pire crise humanitaire dans le monde.
Sources: AlMasirah + AFP