Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré dimanche que son gouvernement maintenait des contacts « à bas niveau » avec Damas, par l’intermédiaire de ses services de renseignement, malgré ses critiques envers le pouvoir syrien.
« La politique étrangère est conduite avec la Syrie à bas niveau », a-t-il déclaré à la télévision d’Etat TRT.
Il s’agit de la première confirmation de tels contacts directs entre Ankara et Damas.
« Même si c’est votre ennemi, vous ne pouvez pas couper tout lien avec lui, au cas où vous auriez besoin de lui », a expliqué M. Erdogan.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait déclaré en décembre que son pays n’avait que des contacts indirects avec le régime syrien, par l’entremise de parties tierces, à savoir la Russie et l’Iran.
Interrogé sur l’annonce en décembre par le président Donald Trump de son intention de retirer de Syrie les forces américaines, M. Erdogan a répondu :
« J’espère que (les Etats-Unis) achèveront (le retrait) dans un court laps de temps parce que nous ne voulons pas vivre sous la menace » des milices kurdes soutenues par Washington.
« Dès que nous verrons le signe d’une menace, nous ferons ce qui est nécessaire. Nous nous y sommes déjà préparés », a-t-il averti.
Le président turc a par ailleurs montré sur une carte la « zone de sécurité » de 32 kilomètres de profondeur dont il souhaite la création, proposée mi-janvier par Donald Trump, en Syrie le long des 900 kilomètres de la frontière avec la Turquie, de Jarablous, une ville syrienne septentrionale, à l’Irak.
La Turquie explique que cela répond au besoin de garder à distance les milices kurdes syriennes YPG, qu’elle considère comme « terroristes », et le groupe takfiro-wahhabite Daesh. Il s’agit en outre pour elle de faire face à l’afflux de réfugiés.
Mais les YPG, qui contrôlent une grande partie des territoires du nord de la Syrie et qui sont alliées aux Américains, sont hostiles à cette proposition.
Erdogan a à cet égard souligné que son pays était prêt à gérer avec les seuls Etats-Unis cette « zone de sécurité ».
Ancien allié régional et politique de la Syrie, la Turquie a rompu avec le pouvoir syrien dès le début en 2011 du conflit en Syrie. Elle abrite sur son territoire près de quatre millions de Syriens ayant fui la guerre civile.
Source: Avec AFP