La Turquie a condamné, ce mercredi, l’inscription par les Etats-Unis des Gardiens de la Révolution iraniens sur la liste des «organisations terroristes», estimant que cela créera de l’«instabilité» dans la région.
La décision prise à l’encontre de «l’armée officielle de l’Iran (…) est incompréhensible», a réagi devant la presse à Ankara le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. «Ce genre de décision va ouvrir la voie à l’instabilité dans notre région», a-t-il encore dit. De manière plus générale, le ministre a aussi critiqué les sanctions «partiales» imposées par les Etats-Unis à l’Iran et les «pressions» qu’ils exercent sur d’autres pays pour qu’ils fassent de même.
Les Américains ont placé, lundi 8 avril, les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du pouvoir iranien, sur leur liste noire des «organisations terroristes étrangères». L’Iran a immédiatement dénoncé un «dangereux fiasco des Etats-Unis dans la région» et a annoncé désormais considérer le «régime» américain comme un «Etat parrain du terrorisme» et les forces américaines au Moyen-Orient comme des «groupes terroristes».
Les Gardiens de la Révolution iraniens sont une armée parallèle dont l’influence s’étend au-delà de la seule sphère militaire, jusque dans l’économie et en politique.
Ansarullah dénonce la décision agressive de Trump
Au Yémen, le porte-parole d’Ansarullah Mohammed Abdel Salam a déclaré que: « l’administration américaine a transgressé toutes les lignes rouges défiant les peuples de la région en déclenchant des guerres et en confisquant leurs territoires et lieux saints pour prolonger l’hégémonie de l’ennemi israélien ».
Ansarullah a qualifié de « stupide » et « agressive » la décision de Trump qui « sert les intérêts de l’entité sioniste ». Et de confirmer : « Les Etats Unis sont la mère du terrorisme, son principal sponsor et exportateur vers tous les pays du monde ».
Le Japon refuse de considérer les Gardiens de la Révolution comme une organisation terroriste
Pour sa part, le Japon a annoncé qu’il ne classera pas le corps des Gardiens de la Révolution, comme organisation terroriste.
Mardi, le chef de la diplomatie nippone, Taro Kono, a annoncé que le Japon n’avait pas l’intention de franchir ce pas.
Taro Kono a ajouté que le Japon avait maintenu une relation étroite avec l’Iran. Selon lui, Tokyo dira ce qu’il a à dire à Téhéran et continuera à travailler pour résoudre les problèmes par le dialogue.
Bagdad a tenté de dissuader Washington
Quant à Bagdad, le Premier ministre Adel Abdel Mahdi a révélé que son pays a tenté de dissuader Washington de désigner les Gardiens de la révolution iraniens comme « terroristes ».
« Nous avons essayé d’arrêter la décision américaine », annoncée lundi, a-t-il affirmé lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
« Nous avons contacté toutes les parties », a-t-il poursuivi, évoquant « les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ».
Abdel Mahdi a affirmé avoir notamment fait valoir que déclarer « terroriste » l’armée idéologique de la République islamique d’Iran aurait « des répercussions négatives en Irak et dans la région ».
Officiellement, les Gardiens de la révolution n’ont pas de présence en Irak, mais le général Ghassem Soleimani, puissant chef de leurs opérations extérieures, a joué un rôle important dans le combat contre les terroristes de Daesh et renforcé le poids diplomatique de son pays en Irak où les Etats-Unis sont présents militairement.
L’Irak est parvenu à obtenir fin mars de Washington trois mois d’exemption supplémentaires pour continuer à importer de l’énergie iranienne, dont il est très dépendant, malgré les sanctions de Washington contre Téhéran.
Sources : AFP + AlMasirah + 3.nhk.or.jp