Dans une mise en garde à l’adresse des États-Unis, le président irakien, Barham Saleh, a déclaré que le sol irakien ne constituerait jamais un « point de départ » pour une action contre ses voisins et contre l’Iran notamment.
Saleh a fait ces remarques lors d’une réunion, le 11 avril, avec l’ambassadeur d’Iran en Irak, Iraj Masjedi, à Bagdad, au cours de laquelle les deux parties ont échangé leurs points de vue sur les relations bilatérales et sur d’autres questions d’intérêt mutuel, selon une déclaration du bureau de la présidence irakienne.
Au cours des discussions, Saleh a félicité l’Iran pour son soutien aux forces armées irakiennes dans leur lutte antiterroriste qui a conduit à la chute de Daech dans ce pays fin 2017.
Le président irakien a également souligné que « l’Irak n’accepterait jamais d’être un point de départ pour toute action susceptible de nuire à ses voisins », insistant sur la nécessité d’atténuer les tensions dans la région déjà bien troublée.
Saleh a exprimé aussi « le désir de l’Irak de servir de cadre à la convergence des intérêts des pays et des peuples de la région ».
L’envoyé iranien a déclaré à son tour que la République islamique souhaitait une coopération étroite entre Téhéran et Bagdad et que les Iraniens allaient rester aux côtés de la nation irakienne.
Masjedi a également évoqué la décision du président américain du 8 avril 2019, celle qui a qualifié le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) d’« organisation terroriste étrangère ».
Il est utile de rappeler que Téhéran a immédiatement dénoncé cette décision du gouvernement américain, en qualifiant à son tour ce dernier de terroriste.
Masjedi a rappelé à cet égard que les forces américaines présentes au Moyen-Orient avaient soutenu les groupes terroristes qui avaient sévi et qui sévissent toujours contre les civils dans cette contrée du monde. Il a aussi souligné qu’aux yeux des populations de la région, c’est le CENTCOM qui est une organisation terroriste étrangère au Moyen-Orient.
Cette nouvelle démarche irréfléchie de Washington a suscité les critiques de plusieurs États, qui ont rappelé que l’inscription sur la liste noire de l’armée d’un autre pays allait à l’encontre des réglementations internationales et qu’elle pouvait aggraver l’instabilité au Moyen-Orient.
En Irak, un certain nombre de factions politiques ainsi que les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), qui avaient reçu une aide consultative de la part du gouvernement iranien et du CGRI au cours de leur combat contre Daech, ont dénoncé aussi cette malheureuse décision.
Avant de s’entretenir avec Masjedi, Saleh s’était entretenu mercredi avec le commandant du CENTCOM, Kenneth McKenzie, au palais présidentiel de Bagdad, où il avait appelé à des efforts pour réduire les tensions dans la région.
Soutenues par l’Iran, les forces irakiennes ont réussi à annuler les acquis de Daech et à libérer le pays tout entier des griffes du groupe terroriste le plus sauvage des temps modernes.
Bagdad avait lancé des avertissements similaires aux États-Unis plus tôt cette année après que Trump eut irrité les Irakiens en annonçant que les forces américaines devaient rester en Irak malgré la défaite de Daech.
Outre Saleh, Masjedi a également rencontré le président du Conseil suprême islamique d’Irak, Ammar al-Hakim, ainsi que son ancien président, Fouad Massoum.
Masjedi a déclaré également à la presse qu’il avait saisi l’occasion de sa visite pour exposer la position de Téhéran sur la décision « imprudente » et « stupide » de Washington contre le CGRI.
L’Iran est « surpris que le destin d’un pays comme les États-Unis soit tombé entre les mains d’un individu attaché à aucune politique et à aucune loi ».
« Il était nécessaire que nous informions la partie irakienne et nos amis de notre position et de nos attentes », a ajouté le diplomate iranien.
Source: PressTV