La police et les pompiers britanniques ont pénétré dans l’ambassade de Bahreïn à Londres vendredi soir pour arrêter un manifestant qui était monté sur le toit, a-t-on appris de source policière.
Une vidéo postée sur Twitter montre l’homme, identifié par les autres manifestants comme Moosa Abd Ali, escalader le toit de l’ambassade avant de sortir du champ.
Abd Ali avait écrit précédemment sur son compte Twitter qu’il protestait contre l’exécution pour terrorisme de deux chiites bahreïniens, Ali Al-Arab et Ahmed Al-Malali.
« La police a été appelée à l’ambassade du royaume de Bahreïn à 22H47 (21H47 GMT) à la suite du signalement d’un homme sur le toit du bâtiment », rapporte samedi un communiqué de police. « Après avoir entendu du bruit sur le toit, les agents sont entrés dans le bâtiment et ont arrêté l’homme » pour « violation de propriété ».
« Il est actuellement en garde à vue », précise le communiqué.
La police a dit avoir suivi des pompiers dans le bâtiment, situé dans l’Est londonien.
Les manifestants assurent que les autorités britanniques ont enfoncé la porte. La brigade des pompiers de Londres ne confirme pas cette information.
La vidéo montre également la police demander au personnel de l’ambassade de « s’éloigner » du protestataire alors qu’il se trouvait sur le toit.
L’ONG Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), basée à Londres, a assuré que le manifestant avait été « arraché du rebord du toit » et « agressé par deux membres du personnel de l’ambassade ».
Le manifestant « a déclaré avoir été blessé et avoir saigné pendant l’attaque », a ajouté le directeur du BIRD Sayed Ahmed Alwadaei.
La police a assuré que l’homme, qui a crié « Mettez fin aux tueries à Bahreïn » après avoir été appréhendé, recevrait un examen médical.
Le royaume de Bahreïn a procédé samedi à l’exécution par balle de deux jeunes condamnés à mort sous prétexte ‘d’avoir causé la mort d’un policier’, en dépit d’appels à la clémence de défenseurs des droits humains.
Lama Fakih, directrice adjointe de l’ONG Human Rights Watch pour le Moyen-Orient, a averti que le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa de Bahreïn commettait « une injustice en ratifiant les condamnations à mort des deux hommes malgré les allégations de torture et d’autres problèmes de procédure ».
Situé entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux puissances régionales rivales, Bahreïn, un allié-clé des Etats-Unis au Moyen-Orient, a connu des troubles depuis 2011, avec les protestations qui réclamaient une véritable monarchie constitutionnelle.
Source: Avec AFP