Dans le cadre du processus d’Astana pour le règlement de la crise syrienne, les trois présidents russe, iranien et turc qui se sont rencontrés le lundi 16 septembre 2019 à Ankara se sont penchés sur la situation dans le nord-est de la Syrie.
Les Etats-Unis y maintiennent une présence militaire au côté de la milice kurde des Forces démocratiques syriennes. La Turquie insiste pour y édifier une zone de sécurité frontalière. Ces derniers jours, il a été question d’un accord avec les Américains et de patrouilles conjointes turco-américaines.
C’est le président iranien cheikh Hassan Rohani qui a été le premier à soulever que la situation dans cette région syrienne est critique.
Il a dit : « La présence de forces américaines dans un pays indépendant et membre de l’Onu à l’instar de la Syrie menace son intégrité territoriale et sa souveraineté nationale ».
Le président russe Vladimir poutine est allé dans le même sens, faisant part de sa préoccupation.
« En fin de compte, il faudrait retirer toutes les forces étrangères de Syrie après le rétablissement de la paix… Le déploiement de forces américaines en Syrie est illégal… la situation dans le nord-est de la Syrie est inquiétant… La résolution des problèmes sécuritaires dans cette région devrait se baser sur le principe de la protection de l’intégrité territoriale syrienne…
Sur cette question, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exposé sa perception sur la zone de sécurité qu’il voudrait établir faisant valoir qu’elle devrait abriter les réfugiés syriens qui se trouvent dans son pays :
« Il est possible d’y construire des zones d’habitations nouvelles pour les syriens qui voudraient rentrer … Ankara est disposée à assumer toutes les responsabilités liées à cette question… quelques trois millions de réfugiés syriens pourraient revenir dans cette zone de sécurité ».
Le président russe s’est prononcé également sur la situation de la province d’Idleb occupée par les milices takfiristes qui appartiennent à la mouvance d’Al-Qaïda, dont la coalition Hayat Tahrir al-Cham. Elle fait l’objet depuis le mois d’avril dernier d’une opération conjointe entre l’armée syrienne et la force aérienne russe pour la libérer.
Il a dit à ce sujet : « La région de désescalade (Idleb) ne devrait pas constituer un terrain de provocations armées….
Il a évoqué des démarches supplémentaires qui ont été mises au clair ultérieurement par son porte-parole qui a assuré qu’elles ne prévoient aucune opération militaire conjointe de la part d’Ankara, Moscou et Téhéran.
«Le point est qu’une grande partie d’Idlib, comme on l’a déjà dit, se trouve sous le contrôle de groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l’Onu. Le cessez-le-feu ne s’applique pas aux organisations terroristes», a dit Dmitri Peskov.
Interrogé ensuite sur quel type d’actions supplémentaires il faudrait mettre en œuvre, il a martelé qu’il s’agissait de celles ayant pour objectif d’«augmenter l’efficacité».
La situation dans le nord-est syrien a aussi été évoqué dans le communiqué final des trois chefs de l’Etat qui se sont entendus sur les points suivants.
« Préserver la souveraineté de la Syrie et l’unité de son territoire et l’attachement aux principes de l’Onu… le rejet de toute tentative de créer de nouvelles réalités sur le terrain sous la couverture de la lutte contre le terrorisme en Syrie… la sécurité et la stabilité dans le nord-est ne peuvent être réalisées qu’à la base du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale syrienne »
Source: Divers