Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fustigé l’inaction de la communauté internationale face aux violations israéliennes des résolutions de l’ONU, s’interrogeant notamment sur l’objectif final de « l’Accord du siècle ».
Le Chef de l’Etat turc a prononcé, le mardi 24 septembre, un virulent discours devant la 74ème Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) à New York.
La Cause Palestinienne et les exactions israéliennes :
« La Turquie continuera à être du côté du peuple palestinien opprimé », a-t-il d’abord rappelé, avant de condamner les comportements israéliens.
« Si l’assassinat ignoble d’une innocente Palestinienne par les forces de sécurité israéliennes ne suffit pas pour réveiller les consciences, alors rien d’autre ne peut être dit », a-t-il lancé, rappelant la mort d’une femme Palestinienne tuée il y a quelques jours par des soldats israéliens et dont les images ont provoqué l’indignation de nombreuses personnes dans le monde entier.
Erdogan a fustigé la politique du gouvernement israélien, montrant avec des cartes l’élargissement du territoire israélien aux dépens des Palestiniens : « Israël en veut toujours plus », a-t-il dénoncé.
« Je le demande ici, quelles sont les limites du territoire israélien, qu’étaient-elles en 1947, puis en 1949 et en 1967 ? Que sont-elles aujourd’hui », a-t-il poursuivi.
« Les résolutions de l’ONU et du Conseil de Sécurité sur Israël ne sont pas appliquées. A quoi sert alors l’ONU ? Si les décisions prises ne sont pas efficaces, où la Justice sera-t-elle assurée ? », a-t-il dénoncé, avant de poursuivre : « une solution du conflit israélo-palestinien n’est possible qu’avec la création d’un Etat palestinien selon les frontières de 1967 ».
Erdogan a aussi fait référence au projet américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
« Est-ce que l’objectif de ‘l’accord du siècle’ est de faire disparaitre totalement les acquis actuels de l’Etat et du peuple palestiniens ? », s’est-il interrogé, remettant en cause le contenu du plan qui reste à être dévoilé.
La puissance nucléaire autorisée ou interdite pour tous
La sécurité des peuples est un autre point sur lequel M.Erdogan a voulu soutenir son message.
« Si l’un d’entre nous n’est pas en sécurité, alors nous ne pouvons tourner le dos à cette réalité qu’aucun d’entre nous ne sera en sécurité », a-t-il assuré. Il a appuyé ce point de vue en donnant l’exemple de l’accès à la puissance nucléaire, dénonçant les inégalités sur ce sujet puisque certains pays possèdent cette force alors que d’autres ne peuvent y accéder.
« La puissance nucléaire doit être autorisée pour tous ou interdite pour tous. Elle ne doit pas à chaque occasion être un moyen de menacer un autre pays », a-t-il estimé.
Selon le Président turc, ces injustices sont notamment dues au système mondial actuel.
Il a rappelé son opposition au modèle actuel de fonctionnement de l’ONU, en particulier celui du Conseil de Sécurité.
« Je le répète une nouvelle fois, le Monde est plus grand que cinq. Il est temps de changer notre mentalité, nos institutions et nos règles », a-t-il soutenu. Et d’ajouter : « Nous devons immédiatement mener des réformes profondes pour donner au Conseil de Sécurité une forme basée sur la justice ».
Tension entre les USA et l’Iran
M.Erdogan a en outre abordé les tensions de plus en plus grande entre plusieurs pays du Golfe, les Etats-Unis et l’Iran.
Le Président turc a appelé à plus de retenue et de rationalité sur le sujet.
« Nous espérons que les débats concernant les activités de l’Iran et les menaces visant ce pays soient réglés de manière rationnelle », a-t-il déclaré.
La lutte contre l’Islamophobie
Le Président turc a également attiré l’attention de la communauté internationale sur la montée du racisme et des discriminations, en particulier contre les Musulmans.
Il a rappelé les nombreuses attaques qui ont ciblé les communautés musulmanes à travers le monde, pointant du doigt la montée de l’Islamophobie dans de nombreux pays occidentaux.
« Je lance un appel à l’ONU pour que le 15 mars, date de l’attaque de Christchurch, soit décrétée comme la Journée de solidarité internationale contre l’Islamophobie », a-t-il appelé.
Source: Avec Anadolu