Le prisonnier Malik al-Qadi, qui est en grève de la faim depuis plus de 61 jours pour protester contre sa détention administrative -incarcération sans accusation ni procès- est tombé dans le coma jeudi et son état est critique ; au moins 100 prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim de masse en soutien à al-Qadi et aux frères Balboul, en grève de la faim eux aussi.
Issa Qaraqe, directeur du Comité palestinien des prisonnier, a dit dans un communiqué que Al-Qadi est le prisonnier gréviste de la faim palestinien dans l’état le plus critique depuis 2011, ajoutant qu’il « lutte contre la mort » au Centre médical Wolfson ; il est resté cinq jours dans le coma, souffrant d’une infection pulmonaire sévère, d’une fréquence cardiaque basse, de complications du système urinaire, de gonflement autour des yeux et de perte de l’audition.
Qaraqe a dit qu’Al-Qadi a été maintenu en soins intensifs et n’a pas répondu au traitement.
Des responsables pénitentiaires israéliens auraient semble-t-il imposé par la force un traitement à Al-Qadi pour le faire sortir du coma, bien que celui-ci ait annoncé auparavant son refus d’être soigné pendant sa grève, quelle que soit son état de santé.
Entretemps, selon une déclaration diffusée par le comité, la grève de la faim lancée mercredi 14 septembre par 50 prisonniers affiliés au Fatah et au Jihad Islamique en solidarité avec al-Qadi et les frères Balboul a maintenant été rejointe par au moins 100 prisonniers.
Le comité a déclaré que la grève de la faim solidaire était dans sa première phase d’actions en soutien avec les grévistes, ajoutant qu’elles s’intensifieraient si « Israël » continuait sa « négligence » puisque les autorités ont continué de refuser de libérer al-Qadi et les frères Balboul de la détention administrative malgré l’aggravation de leur état de santé.
Les grèves de la faim solidaires ont été lancées par des groupes de prisonniers dans les prisons d’Ofer, Negev, Nafha et Ramon, et pourraient s’étendre à d’autres prisons israéliennes, précise le comité.
Le comité a souligné qu’ « Israël » est entièrement responsable des vies d’al-Qadi et des frères Balboul.
Al-Qadi, étudiant en journalisme et médias à l’Université al-Quds, a été arrêté le 23 mai 2016 et avait auparavant passé 4 moins en prison après une arrestation en décembre 2015.
Samedi 10 septembre, la mère d’al-Qadi a été convoquée en urgence au Centre médical Wolfson, où son fils venait de sombrer dans le coma.
La semaine dernière, un tribunal israélien a temporairement suspendu la détention administrative d’al-Qadi, la veille de la suspension des détentions des frères Balboul.
Dans les trois affaires, les tribunaux ont dit que les sentences étaient suspendues jusqu’à l’amélioration de leurs états de santé. Mais les trois prisonniers sont résolument engagés dans leurs grèves de la faim jusqu’à ce qu’ils soient complètement libérés de la détention administrative.
Mardi, la cour suprême israélienne a rejeté l’appel interjeté par les avocats d’al-Qadi pour la fin de sa détention administrative étant donné son état de santé critique.
Visite de Sanaa Balboul à son fils Muhammad le 11 septembre
Sanaa Balboul, la mère de Muhammad et Mahmoud, a pu rendre visite à ses fils dimanche pour la première fois depuis qu’ils ont été emmenés par des soldats israéliens après un raid dans leur maison le 9 juin 2016, peu de temps après la libération de leur plus jeune sœur de 16 ans, Nuran, après 4 mois d’incarcération en « Israël ».
Mahmoud, lui, ne s’est pas réveillé, à cause de l’aggravation de son état de santé.
Sanaa Balboul a dit à Ma’an que d’après elle, ses enfants sont ciblés à cause des activités politiques de leur père décédé, qui était affilié aux Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, la branche armée du Fatah. Des forces israéliennes clandestines l’ont assassiné en 2008.
Selon Addameer, 7.000 Palestiniens sont enfermés dans les prisons israéliennes, dont 700 en détention administrative.
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM
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