Cinq miliciens jihadistes takfiristes de Daech se seraient enfuis de leur prison en Syrie, après des tirs turcs et une émeute aurait éclaté vendredi dans un camp où vivent des milliers de leurs familles. C’est ce qu’ont rapporté des responsables kurdes, laissant entendre que dans les deux cas, ceci est dû à des défaillances dans la surveillance du fait que les combattants kurdes s’ttellent à repousser l’offensive turque.
Selon l’AFP, citant un responsable la milice à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes, les détenus takfiristes ont fui la prison de Navkur située dans la périphérie ouest de Qamichli, ville à majorité kurde.
Un gardien de la prison a indiqué à l’AFP que la prison abritait des « combattants étrangers » de l’EI.
En parallèle, un autre responsable des FDS a fait part de bombardements « récurrents » près de la prison de Jirkine, située à proximité de Navkur, qui abrite également des jihadistes de l’EI.
Selon un haut responsable de leur administration, Abdel Karim Omar, quelque 12.000 combattants de l’EI, des Syriens, des Irakiens mais aussi 2.500 à 3.000 étrangers originaires de 54 pays, se trouvent en détention dans sept prisons des Kurdes. De nombreux pays occidentaux refusent de rapatrier leurs ressortissants.
Quant à l’émeute, elle a eu lieu dans le camp al-Hol, qui abrite plus de 70.000 déplacés, dont 3.000 familles de jihadistes Daech, selon l’administration kurde établie dans la région. Des membres de la police locale kurde des Assayech ont été attaqués par des femmes du camp, lors d’une manifestation au cours de laquelle elles ont refusé d’obéir aux gardiens. « Ils se sont soulevés pour tenter de s’échapper (…) mais jusqu’à maintenant, personne ne s’est échappé », a-t-il assuré. »Les Assayech (…) ont calmé la situation », a ajouté le responsable, prévenant toutefois que ce type d’incident pourrait se reproduire.
L’incident est survenu après qu’une partie des forces de sécurité kurdes en charge du camp a été redéployée plus au nord pour contribuer aux efforts visant à repousser une offensive turque contre une milice kurde à la frontière.
Plusieurs pays, notamment européens, ont exprimé ces derniers jours leurs craintes d’un vide sécuritaire dans les camps abritant des proches de jihadistes en raison de l’offensive turque contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. Les Etats-Unis ont annoncé cette semaine avoir « transféré dans un endroit sûr » deux jihadistes détenus par les Kurdes.
En septembre, le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a appelé ses partisans à « sauver » les jihadistes et leurs familles vivant dans les centres de détention et dans les camps dans un enregistrement audio.
Si certaines détenues souhaitent rentrer dans leur pays d’origine, beaucoup continuent ouvertement à promouvoir l’idéologie de l’EI.
Une femme a été tuée le mois dernier dans des circonstances floues dans le camp d’Al-Hol et les incidents sécuritaires s’y multiplient depuis quelques semaines.
Source: Avec AFP