Le chef de la police de la ville irakienne de Bassorah la général Rachid Flayeh a accusé l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Israël et des pays du Golfe d’être derrière les violences qui ont émaillé les manifestations qui ont éclaté dans plusieurs villes irakiennes pour protester contre la corruption.
« L’Arabie saoudite, les Emirats arabe unis, et Israël et certains pays du Golfe s’emploient pour déstabiliser la sécurité en Irak en finançant des individus insignifiants parmi les manifestans », a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec des chefs de sécurité dans sa ville.
Le Hezbollah d’Irak est allé dans les mêmes accusations, ajoutant les Etats-Unis
« Les récents évènements montrent l’existence de protagonistes liés aux USA, à Israël et à l’Arabie saoudite », a accusé un communiqué du Hezbollah d’Irak.
Selon ce mouvement qui fait partie des forces de mobilisation populaire des Hachd al-Chaabi qui ont lutté contre Daech, « la responsabilité de l’accumulation de la corruption dans les rouages de l’Etat en incombe à toutes les forces politiques dans l’Etat ».
42 tués dont 12 cadaves calcinés
Selon le ministère irakien de l’intérieur, 42 personnes ont été tuées durant ces violences qui ont émaillés les rassemblements, dont des membres des forces de sécurité.
« Des tués et des blessés sont tombés lors d’accrochages avec les vigiles des institutions étatiques et des sièges des forces politiques », a-t-il précisé. Il est question de 1779 blessés dont 68 parmi les membres de sécurité.
Les protestations qui se poursuivent dans une douzaine de provinces irakiennes, dont Bagdad, Bassora, Nadjaf, Karbala, al-Diwaniyah, Wasit, Maysan, al-Muthanna, Babil et Dhi Qar ont du jour au lendemain viré aux affrontements sanguinaires.
Le maire d’al-Diwaniyah Zouheir Chaalane a indiqué que les manifestations ont débuté pacifiquement avant l’entrée en action de « groupes infiltrés ». Dans la ville, 12 cadavres calcinés ont été trouvés dans les bâtiments incendiés de la mairie et des partis politiques.
Dans la province d’al-Wasit, il est question d’un groupuscule de 300 hommes armés encagoulés qui brûlent les maisons des responsables politiques et les sièges gouvernementaux et qui ouvrent les feu sur les manifestations.
Le vendredi, le chef du renseignement de Bagdad a fait état de l’arrestation d’un individu armé tout près de la place al-Nasr, alors qu’il tirait en direction des manifestants.
Le correspondant de la chaîne Al-Alam a rapporté par ailleurs que les manifestants dans la capitale auraient arrêté une personne portant un pistolet colt et qui tirait sur les forces de sécurité non loin du pont al-Jomhouriya.
Bâtiments publics et sièges de partis incendiés
La chambre des opérations communes en Irak a pour sa part accusé certaines parties de tuer les citoyens et d’incendier des lieux publics et privés.
Selon Press TV, au cours de ces protestations, 24 bâtiments publics et des sièges des partis politiques ont été incendiés dans les provinces d’al- Diwaniya, Maysan, Wasit, Bassora, Babil et Dhi Qar.
Ont été incendiés, selon la télévision iranienne arabophone al-Alam, des sièges des organisations Badr, brigades ahl al-Haq, brigades sayed al-Chouhadas, Hezb al-Daawat, Mouvement islamique d’Irak, mouvement de 14 Chaabane.
Dans la ville d’al-Diwaniyat, 12 cadavres calcinés ont été trouvés dans les bâtiments incendiés de la mairie et des partis politiques.
Il y a eu 196 blessés lorsque les manifestants ont lancé une attaque contre un bâtiment public à Karbala, le vendredi 25 octobre. Le couvre-feu a été imposé dans la ville sainte où les manifestants scandaient entre autre des slogans hostiles aux USA et à Israël.
Des dirigeants des Hachd assassinés
La télévision iranienne a fait état de plusieurs cas d’assassinats visant des commandants des Hachd al-Chaabi.
Parmi les victimes figurent Wissam Jassem al-Aalyaoui et son frère. Ils se trouvaient dans le siège des brigades ahl-Al-Haq dans la ville al-Ammarat lorsqu’il a fait l’objet d’une attaque. Les deux hommes ont été suivis jusqu’à l’hôpital de Bassorah où ils ont été liquidés.
Ingénieur de formation, Wissam avait rejoint les rangs des Hachd al-Chaabi pour combattre Daech.
L’ambassade des USA
Selon le journal libanais al-Akhbar, l’ambassade des Etats-Unis dans ce pays œuvrent pour attiser les violences au sein des manifestations à travers plusieurs instances dont: le Haut-comité des manifestations qui joue le rôle de coordinateur, de gestion et de l’orientation des manifestants, l’équipe des opérations psychologiques qui envoie des menaces destinées à briser la défenses de l’équipe gouvernementale et des membres des forces de sécurité, et l’équipe de documentation des violations qui amplifie les erreurs commises par les forces de sécurité.
Le journal a fait état de l’existence d’un groupe de pression international qui organise des sit-in devant les ambassades d’Irak dans le monde.
Renverser Abdel-Mahdi
Se fondant sur des donnés de renseignement, le journal libanais Al Akhbar a fait quelques constats ce samedi 26 octobre : « Les Américains ont une dent contre (le Premier ministre, ndlr) Adel Abdel Mahdi pour trois raisons : d’abord son refus de rallier les sanctions anti-Iran, ensuite, sa décision de faire réintégrer les Hachd au sein de l’appareil étatique et enfin la réouverture du point de passage stratégique Qaëm-Abou Kamal (avec la Syrie, ndlr) qu’il a décidé juste après sa visite à Pékin».
Le journal évoque aussi les tractations de Bagdad avec la Russie et son souhait de vouloir se doter d’une DCA indépendant des sites de commandement US éparpillé à travers tout le territoire irakien. La politique de Mahdi effraie les Etats-Unis qui y voient surtout la perspective d’un basculement totale de l’Irak, second producteur de l’OPEP.
Source: Divers