La Turquie a affirmé ce lundi 28 octobre que ses services de renseignement et ses militaires avaient eu des contacts « intenses » avec leurs homologues américains dans la nuit où s’est déroulée l’opération ayant conduit à l’élimination du chef du groupe terroriste wahhabite Daech (EI).
« Nos militaires et nos services de renseignement ont été en contact avec leurs homologues américains à ce sujet, ils se sont coordonnés », a déclaré le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.
« Nous pouvons dire qu’il y a eu un échange intense entre les responsables militaires dans la nuit de l’opération », a-t-il ajouté lors d’une intervention télévisée à Ankara.
Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’EI, lors d’un raid au cours de la nuit précédente dans le nord-ouest de la Syrie, à quelques kilomètres à peine de la frontière turque.
M. Kalin a en outre critiqué les remerciements adressés par Trump à la milice kurde pour avoir selon lui contribué à la mort du chef de Daech.
« Certains prétendent qu’ils ont partagé des renseignements ou aidé à l’opération, mais c’est une manœuvre visant à légitimer le groupe terroriste YPG (…) Ces efforts visant à les légitimer sont inacceptables », a dit M. Kalin.
La mort du dirigeant de l’EI est « une victoire », a salué M. Kalin, ajoutant qu’Ankara allait poursuivre sa « lutte efficace » contre l' »idéologie dévoyée » du groupe wahhabite jihadiste.
Longtemps soupçonnée d’avoir laissé les jihadistes takfiristes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l’EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.
Les YPG sont la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), un groupe kurdo-arabe soutenu par la coalition antijihadiste emmenée par les Etats-Unis. Mais Ankara l’accuse d’être un « groupe terroriste », au même titre que l’EI.
Source: Avec AFP