L’Iran a déclaré, le samedi 10 novembre, être prêt si nécessaire à diffuser des images d’un incident impliquant une inspectrice de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui a poussé Téhéran à lui retirer son accréditation.
Un contrôle à l’entrée de l’usine d’enrichissement d’uranium Natanz (centre) « a déclenché l’alarme à plusieurs reprises, montrant que (l’inspectrice) était soit contaminée avec certains matériaux, soit qu’elle les avait sur elle », a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
En conséquence, elle s’est vue refuser l’entrée. Les détecteurs utilisés à plusieurs reprises dans le sac à main de l’inspectrice ainsi que dans les services sanitaires qu’elle avait utilisés, montraient des traces de matériaux suspects.
« Si cela s’avère nécessaire, nous allons même montrer les images » de cet incident, a déclaré M. Kamalvandi devant la presse, soulignant que les « expériences amères » de l’Iran en matière de sabotage nucléaire ont mené à un système de contrôle strict.
L’Iran a accusé ses ennemis jurés ‘Israël’ et les Etats-Unis d’avoir mené des campagnes de sabotage, dénonçant notamment des cyberattaques contre des infrastructures clés.
Le rapport de l’incident présenté à l’AIEA a convaincu tout le monde « sauf les Etats-Unis, le régime sioniste et quelques pays du Golfe », a ajouté le responsable iranien.
L’OIEA avait indiqué jeudi avoir informé l’AIEA que l’accréditation de l’inspectrice avait été retirée.
L’organisme basé à Vienne a jugé de son côté qu’il n’était « pas acceptable » que Téhéran ait « momentanément empêché » une inspectrice en Iran de quitter le pays en raison de suspicions à son encontre.
L’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA, Kazem Gharib Abadi, a démenti que l’inspectrice ait été arrêtée, affirmant qu’elle avait été autorisée à quitter le pays malgré l’enquête en cours sur l’incident.
L’Iran commence à injecter du gaz d’hexafluorure d’uranium
Entre-temps, le porte-parole de l’OIEA Behrouz Kamalvandi a déclaré que l’Iran avait commencé à injecter du gaz d’hexafluorure d’uranium (UF6) dans 1 044 centrifugeuses dans le cadre de la quatrième réduction de ses engagements dans le cadre de l’accord de 2015 sur le nucléaire.
Il a également déclaré que l’AIEA surveillait le processus d’injection de matières nucléaires dans les centrifugeuses et que ses inspecteurs analyseront les échantillons prélevés dimanche dans les centrifugeuses avant de faire un rapport de vérification concernant l’enrichissement sur le site nucléaire.
Il a affirmé que l’enrichissement d’uranium à Fordo se déroulerait à pleine capacité dans les prochains jours et que cela augmenterait le niveau d’enrichissement d’uranium du pays à 9 500 UTS (unité de travail de séparation), proche de la capacité d’avant l’accord nucléaire de 2015.
Mercredi 6 novembre, à minuit, l’Iran a relancé l’enrichissement de l’uranium à Fordo, suivant la quatrième étape de la réduction de ses engagements nucléaires en riposte au mépris total des signataires envers le respect de leurs propres engagements pris dans le cadre de l’accord de 2015.
Et ce processus de réduction des engagements nucléaires se poursuivra au rythme où vont les événements.
Sources: AFP + PressTV