La Turquie a menacé ce samedi 8 février de représailles en cas d’attaque contre ses avant-postes militaires, dont trois ont été encerclés par l’armée syrienne qui poursuit son avancée dans la province d’Idleb.
La Turquie, qui appuie des groupes terroristes en Syrie, a installé 12 postes d’observation dans cette province , située dans le nord-ouest de la Syrie. Le Vendredi 7 février, elle a indiqué que trois d’entre eux avaient été encerclés par des soldats du régime.
150 véhicules turcs
Face à l’avancée de l’armée syrienne et à l’effondrement des milices insurgées qu’elle soutient, Ankara a envoyé cette semaine environ 150 véhicules chargés de commandos et des munitions pour renforcer ses positions.
La Turquie a massé dans le gouvernorat d’Idleb des dizaines de chars et de véhicules blindés, a confirmé auprès du quotidien Vedomosti une source proche de la Défense russe.
Toujours selon cette source, les récents progrès de Damas dans cette zone de désescalade sont l’une des raisons du déploiement de forces turques supplémentaires. Et de poursuivre que la situation dans cette zone s’est tendue, les militaires turcs ayant reçu l’ordre de ne pas laisser les troupes syriennes avancer à l’intérieur d’Idleb.
« Nos postes d’observations à Idleb sont toujours en service et sont capables de se protéger avec les armes et l’équipement dont ils disposent », a assuré le ministère turc de la Défense sur Twitter. « En cas de nouvelle attaque, une réponse appropriée sera mise en œuvre de la manière la plus forte, basée sur le droit à l’autodéfense ».
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a posé un ultimatum au pouvoir syrien, lui demandant d’éloigner ses troupes des postes d’observation militaires turcs d’ici fin février. Lundi, huit Turcs avaient été tués par un bombardement de l’armée alors qu’elle avançait en direction de la ville de Saraqeb.
136 villages libérés
Jeudi, l’armée gouvernementale syrienne était entrée dans la ville stratégique, après que le contrôle de trois agglomérations situées au nord-ouest avait été repris.
Saraqeb se trouve à la jonction de deux autoroutes clés, M5 et M4. La voie M5 relie Alep, deuxième plus grande ville du pays et ancien poumon économique de Syrie, à la capitale Damas, tandis que la M4 relie Alep à la ville côtière de Lattaquié.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme , le pouvoir syrien contrôle désormais près de la moitié de la province d’Idleb et la quasi-totalité de la M5, à l’exception d’un tronçon d’environ 30 km, situé dans le sud-ouest d’Alep.
Au total, et selon l’OSDH, ce sont 136 localités et villages qui ont été libérés par les forces gouvernementales, dans les deux province d’Idleb et d’Alep, depuis le 26 janvier.
Ce samedi, l’armée a conquis 8 villages dans la province orientale d’Idleb. La brigade Fatimiyyoune a fait part aux combats au côté des forces régulières. (Photos à gauche)
Situation actuelle à Idleb
La Turquie et la Russie, quoique se trouvant dans des camps opposés dans le conflit syrien, ont collaboré étroitement ces dernières années pour gérer la situation à Idleb.
Elles ont convenu avec l’accord de Damas en mai 2017 de créer quatre zones de désescalade en Syrie. Alors que trois d’entre elles sont passées sous le contrôle de Damas en 2018, la quatrième – qui s’étend sur le gouvernorat d’Idleb et des zones voisines – reste toujours sous le joug de terroristes, dont ceux de Hayat Tahrir al-Cham, la coalition de milice sjihadistes takfiristes proches d’al-Qaïda et de groupes armés.
Le 26 janvier 2019, les troupes gouvernementales syriennes ont commencé à progresser à l’ouest d’Alep en raison des pilonnages quotidiens menés par des terroristes visant les quartiers résidentiels.
Une délégation russe devait s’entretenir ce samedi 8 février avec des représentants turcs à propos de la situation à Idleb.
Sources: AFP, Sputnik, autres…