Pour la première fois une tribune d’experts iraniens qui fournissent des conseils à l’Etat syrien et à ses forces armées a exprimé sa position sur l’intervention militaire turque dans le gouvernorat d’Idleb et les affrontements qui ont eu lieu ces derniers jours.
Baptisé le Centre consultatif iranien en Syrie (CCIS), son siège se trouve en Syrie depuis le début de la crise.
Dans la nuit de dimanche 29 février, il a donné sa version des faits qui se sont déroulés ces et ont coûté la vie à des combattants du Hezbollah et d’autres combattants alliés lors de raids turcs contre une position de l’armée syrienne dans la province d’Alep. Son communiqué s’apparente à un ultimatum adressé à Ankara.
« Nous avons participé et soutenu l’armée syrienne à la demande de l’Etat syrien pour ouvrir l’autoroute M5 », l’autoroute internationale qui relie Alep à Damas, « avec l’aide d’une force dirigée par les Gardiens de la révolution et le Hezbollah et avec la participation de factions de la résistance », a-t-il expliqué dans le premier point de son communique publié par l’agence Unews.
Par la suite, le texte a étalé les faits. «Les miliciens armés, avec le soutien de l’armée turque, ont attaqué des positions d’attroupements de l’armée syrienne, alors nous avons empêché que l’autoroute M5 ne tombe », entre leurs mains.
« Dès le début de la présence de nos troupes, les positions turques dans les territoires syriens étaient à l’intérieur des régions de nos forces. Mais compte tenu des accords d’Astana et autres les éléments des comités et les factions de la résistance se sont abstenus de porter atteinte aux forces turques par respect pour la décision du commandement, et ceci est toujours de vigueur ».
La Turquie disposait à cette époque d’une douzaine de postes d’observation dans la province d’Idleb dans le cadre de ces accords de désescalade.
« Mais depuis quatre jours, des éléments étrangers, parmi les Tadjiks, le parti Turkestan, le front al-Nosra et les factions terroristes ont effectué une offensive de grande envergure contre les positions d’attroupements de l’armée syrienne. Alors nos forces ont soutenu l’armée pour empêcher que les régions libérées ne tombent de nouveau », a poursuivi le CCIS.
Selon lui, « l’armée turque a alors visé nos troupes et nos combattants depuis les airs, via une puissance de feu et les missiles précis. Nous avons alors dépêché des médiateurs a l’armée turque pour faire cesser cette offensive ».
Le centre de conseillers iraniens rapporte que l’armée turque a refusé de prendre en considération cette requête, poursuivant son bombardement qui a fauché la vie des moudjahidines.
« L’artillerie de l’armée syrienne a répondu aux sources des tirs tandis que nous n’avons pas riposté directement et nous avons fait part à l’armée turque, par le biais de médiateurs, que nous n’avons aucun but ni décision d’affronter l’armée turque et que notre commandement reste attaché en faveur de la solution politique entre la Syrie et la Turquie », poursuit le texte.
Dans son huitième point le CCIS précise : « Nous avons avisé nos forces depuis le matin de ne pas bombarder les forces turques au sein d’Idleb pour sauvegarder la vie des soldats. Nos forces n’ont pas tiré mais l’armée turque a persisté à bombarder à l’aide son artillerie les postes de l’armée et les nôtres »
« Le centre consultatif iranien et les combattants du front de la résistance en appelle les forces turques à opter pour une attitude rationelle car il y va de l’intérêt des deux peuples syrien et turc. Sachant que le peuple turc doit savoir que ses fils se trouvent depuis un mois dans le collimateur de nos forces et nous pouvions nous venger. Mais elles se sont retenues en obéissant aux ordres de notre commandement. Nous l’appelons à faire pression sur la direction turque afin qu’elle rectifie ses décisions et qu’elle évite une effusion du sang des soldats turcs », a-t-il poursuivi dans son neuvième point.
Dans son dixième et dernier point il a conclu : « en dépit des circonstances actuelles difficiles, nous assurons que nous resterons solidaires du peuple, de l’Etat et de l’armée en Syrie dans leur combat pour vaincre le terrorisme et pour préserver leur souveraineté sur l’ensemble du sol syrien. Nous appelons tous le sprotagonistes à la rationalité, et à prendre conscience des dangers graves qui découleront de la poursuite de l’offensive contre la Syrie ».