Deux fédérations syndicales internationales ont accusé l’énorme fonds souverain norvégien d’investir dans 28 des entreprises figurant dans une liste de l’ONU de sociétés ayant des activités dans les colonies israéliennes, établies en territoire palestinien occupé et illégales au regard du droit international.
L’UNI Global Union et la Confédération syndicale internationale ont adressé cette semaine au comité chargé de l’éthique du plus grand fonds souverain du monde une lettre, consultée par l’AFP, faisant valoir la liste de l’ONU pour faire pression afin que cessent ces investissements.
« Je pense que nous sommes les premiers à utiliser la liste des Nations unies de cette façon », a déclaré à l’AFP Christy Hoffman, secrétaire générale d’UNI Global Union.
L’ONU a publié en février une liste de 112 entreprises ayant des activités dans les colonies israéliennes, parmi lesquelles les géants Airbnb, Expedia, Motorola et TripAdvisor. ‘Israël’ avait dénoncé la publication de cette liste.
« Nous voulons que le fonds (souverain norvégien) change ses règles éthiques de façon à interdire les investissements dans toute entreprise opérant dans les colonies » israéliennes, a souligné Christy Hoffman.
Le fonds norvégien, qui gère plus de 1.000 milliards de dollars d’actifs, a investi dans 9.200 entreprises fin 2019, selon son rapport annuel.
Parmi ces sociétés figurent des entreprises sur la liste de l’ONU comme Tripadvisor (33 millions de dollars, environ 28,6 millions d’euros investis) et Motorola (257 millions de dollars, environ 230 millions d’euros). Le fonds a aussi investi 91 millions de dollars (environ 81,4 millions d’euros) dans la banque israélienne Leumi et 72 millions de dollars (environ 64,4 millions d’euros) dans la société de télécommunications Bezeq, présentes en Cisjordanie occupée.
Le fonds n’a pas souhaité commenter les investissements mis en cause mais a affirmé à l’AFP que des garanties éthiques encadraient tous ses investissements.
« Nous attendons des entreprises qu’elles respectent les droits humains et en tiennent compte dans leurs opérations », a déclaré à l’AFP Marthe Skaar, la porte-parole du fonds.
En 2014, le fonds a inscrit sur une liste noire deux entreprises impliquées dans la construction de colonies israéliennes à l’Est de Jérusalem AlQuds occupée.
Source: Avec AFP