En moins d’une semaine, la base militaire al-Taji, située au nord de Bagdad où se trouve un contingent américano-britannique a fait l’objet ce samedi de plusieurs tirs de roquettes.
Selon le Commandement des opérations conjointes (COC)de l’armée irakienne, deux militaires de l’aviation irakienne ont été blessés lors de ces tirs et sont dans un état critique. Dans les rangs de soldats occidentaux, aucune victime n’a été signalée au début. Dans l’après-midi , le Pentagone a fait état de 3 blessés.
Lors de l’opération du mercredi 11 mars, 3 soldats avaient été tués, deux américains et un britannique.
Pourtant, et selon des médias irakiens, l’aile américaine de la base a été touchée par des roquettes katiouchas. De même pour les aérodromes de la coalition qui ont subi des dommages importants. Selon la télévision libanaise al-Mayadeen Tv, 24 roquettes ont frappé cette zone.
Pour sa part le COC a fait part de 33 roquettes de type Katiouchas qui ont été tirées en tout contre la base.
« Les roquettes ont été tirées depuis 7 rampes , mais 24 roquettes prêtes à être tirées ont été trouvées et désactivées», a précisé le COC. Les rampes ont été localisées dans un parking dans la région Abou Izam. Son propriétaire et les gens qui y travaillent ont été arrêtés. De même que les éléments de la Police de Bagdad qui occupaient le checkpoint le plus proche.
Selon l’AFP, il est très rare que de telles attaques interviennent en plein jour comme celle de samedi. Samedi, en raison du ciel couvert, les drones de surveillance américains ne pouvaient pas voler, a par ailleurs précisé à l’AFP une source de sécurité américaine.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les régions frontalières avec la Syrie ont été le théâtre de vol intense d’avions américains.
Une présence US contestée
La présence des forces américaines en Irak est de plus en plus contestée depuis l’assassinat dans un raid américain du responsable du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes, au côté du général Qassem Soleimani, le dirigeant des Gardiens de la révolution islamique en Iran.
Leur retrait a été réclamé dans un vote du Parlement irakien, puis dans une demande du gouvernement des affaires courantes.
Mais Washington a rejeté cette demande sous prétexte qu’elle ne fait pas l’unanimité.
Depuis, plusieurs factions du Hachd se sont regroupées et ont décidé de lancer des opérations de résistance contre les troupes américaines pour les bouter hors du pays. Selon l’AFP, depuis fin octobre, 23 attaques à la roquette ont visé des intérêts américains en Irak.
Aucune attaque à la roquette n’a jamais été revendiquée mais Washington accuse les brigades du Hezbollah, d’être derrière ces tirs.
Le vendredi 13 mars, le groupe a salué l’opération de mercredi contre Taji, sans la revendiquer. Qualifiant les forces américaines de « forces d’occupation», son porte-parole Mohamad Mohio a accusé les Etats-Unis de vouloir rester en Irak par la force et d’œuvrer pour qu’une guerre civile éclate dans son pays.
Des forces irakiennes complices
Ce samedi, le député Ahmad al-Kanani du bloc parlementaire Sadikoune (Les sincères) a dit s’attendre à une hausse des opérations contre les forces américaines dans son pays dans les prochaines jours.
Lors d’une interview avec al-Mayadeen Tv, il a critiqué les positions de certaines forces irakiennes « complices avec les Américains et qui leur donnent l’alibi pour bombarder les forces de sécurité irakiennes ».
Un autre député, Hassan Salem a accusé les Etats-Unis de dépasser les limites dans son pays en attaquant les positions des forces irakiennes.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des frappes américaines ont tué six Irakiens, dont cinq policiers et soldats et un civil, d’après l’armée irakienne.
« Ce que font les Etats-Unis est une déclaration de guerre contre l’Irak », a-t-il condamné pour al-Mayadeen Tv.
Il a révélé détenir des informations selon lesquelles les Américains s’emploient pour affaiblir le Hachd al-Chaabi en permettant aux bandes de Daech de revenir vers les lieux d’où elles ont été délogées.
« Le peuple irakien accueille favorablement les opérations anti américaines », a-t-il conclu.
Source: Divers