L’ambassade américaine à Beyrouth n’a pas tardé à reconnaître officiellement son ingérence flagrante dans le dossier des nominations au sein de la Banque du Liban.
Dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, son porte-parole, Casey Bonfield, a reconnu qu’en tant que « pays ami et partenaire du Liban, les États-Unis offrent leurs conseils concernant la nomination d’experts crédibles pour aider à restaurer la confiance internationale dans le système bancaire libanais ». « Cela revêt une importance cruciale pour stabiliser l’économie nationale du pays et améliorer les conditions de vie des citoyens », a-t-il prétendu.
Le Hezbollah a attribué, samedi 4 avril, à l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, une part de responsabilité dans l’échec du gouvernement à nommer quatre nouveaux vice-gouverneurs de la Banque du Liban.
« L’ambassadrice américaine au Liban rencontre des responsables libanais et leur communique le nom du candidat des États-Unis à l’un des quatre postes de vice-gouverneurs de la BDL (…) suivant la quote-part américaine au sein du système financier et monétaire libanais », a affirmé le député du bloc de la Résistance, Hassan Fadlallah, lors d’une conférence de presse. Il a dans ce contexte évoqué « une flagrante atteinte à la souveraineté et la dignité nationales ».
« Cette tentative d’imposer aux Libanais des fonctionnaires est un modèle grotesque des manœuvres (de Washington) pour fouler aux pieds la décision nationale », a encore dit M. Fadlallah, estimant que les agissements de Mme Shea dévoilent « les motifs réels des campagnes menées par ceux qui critiquent le gouvernement et son droit constitutionnel à adopter un train de nominations », en allusion notamment à l’ancien Premier ministre Saad Hariri.
La diatribe du député du Hezbollah contre Dorothy Shea intervient à l’heure où des informations circulent dans certains milieux politiques selon lesquelles Washington serait attaché, à l’instar de Saad Hariri, au maintien de Mohammad Baassiri au poste de vice-gouverneur de la Banque du Liban.
Le Conseil des ministres ne discutera pas de ce dossier lors de sa réunion le mardi 7 avril, en attendant d’établir un nouveau mécanisme pour les nominations.