Le Premier ministre libanais Hassane Diab a dénoncé les « intentions malveillantes en coulisses » de certains partis politiques, engagés dans des querelles politiciennes et mis en garde contre ceux qui veulent empêcher le gouvernement d’ouvrir les dossiers de corruption endémique qui a causé la pire crise économique que traverse le Liban.
Ces mesures de lutte contre la corruption font l’objet de vives critiques de la part du Courant du Futur et de Walid Joumblatt, qui y voient un moyen de “déraciner le Haririsme” et d’être instrumentalisé contre eux. Ils sont soupçonnés d’être les instigateurs des violences qui ont émaillé les rassemblements qui ont été organisés dans la ville de Tripoli, au nord du Liban, en infiltrant les jeunes qui étaient descendus dans les rues pour protester contre l’inflation, due à une dépréciation record de la livre libanaise face au dollar américain, atteignant sont plus bas.
A cet égard, le Premier ministre a dit comprendre la colère des gens.
« Il est naturel que les gens descendent dans la rue et fassent de nouveau exploser leur colère, comme ils l’ont fait lors du soulèvement du 17 octobre, surtout après avoir trouvé qu’il y a des tentatives politiques pour empêcher le gouvernement d’ouvrir les dossiers de corruption. Nous comprenons le cri du peuple contre les politiques qui ont amené le pays à cette réalité sociale, financière et économique, et nous comprenons les revendications populaires qui insistent pour tenir pour responsables les corrompus qui ont provoqué l’état d’effondrement».
Le chef du cabinet libanais a toutefois fait part de ses doutes sur la tournure violente prise par les rassemblements.
« Nous sommes avec chaque expression démocratique, en particulier celle qui traduit la douleur des gens, mais nous rejetons avec véhémence toutes les tentatives malveillantes de déformer cette expression en la déviant de son chemin en la transformant en une émeute qui conduit à insulter les préoccupations et les justes demandes du peuple, et donc l’investissement politique dans l’émeute pour servir les ambitions, les intérêts et les comptes personnels et politiques », a-t-il souligné lors d’une réunion du gouvernement, après avoir reconnu « une aggravation à une vitesse record de la crise sociale ».
Il a également rejeté « tout vandalisme », .
« Je l’ai dit plus tôt, le fait de porter atteinte à la stabilité de la sécurité est interdit, et il doit y avoir une responsabilité pour ceux qui l’altèrent, et l’État ne restera pas les bras croisés. L’attaque dans certaines zones de propriété publique et privée, et le ciblage intrusif de l’armée libanaise et l’attaque contre ses soldats, indiquent qu’il y a des intentions malveillantes dans les coulisses pour ébranler la stabilité de la sécurité et jouer avec le feu. Il brûlera les doigts de ceux qui veulent investir dans le sang des gens pour leurs propres intérêts », a-t-il mis en garde, déplorant la mort du jeune manifestant à Tripoli, nous adressons nos condoléances à sa famille. Evoquant le jeune manifestant tué par balle lors des manifestations à Tripoli dans la nuit de lundi à mardi .
L’Armée a indiqué que 54 soldats avaient été blessés dont certains par l’explosion d’une grenade et d’autres par le jet de cocktails molotov qui ont aussi incendié deux de ses véhicules.
Les soldats ont été attaqués par des éléments suspects qui sont infiltrés parmi les manifestants, ont rapporté des manifestants tripolitains pour la télévision Al-Manar.
« J’appelle les Libanais qui se sont prononcés contre la corruption et les personnes corrompues qui ont provoqué cette crise suffocante, à bloquer la voie à toute tentative d’enlèvement de leur révolution sur la corruption pour investir dans la politique», a insisté M. Diab
Il a ajouté: «En tout cas, le gouvernement continuera (dans sa missin) de subvenir aux exigences des Libanais de lutter contre la corruption, et rien ne le dissuadera de relever ce défi. L’ordre du jour de la session d’aujourd’hui regorgeait de clauses étroitement liées à la réalisation des espoirs libanais de récupérer l’argent volé et de dévoiler les corrompus».
Après les funérailles du manifestant de 26 ans, quelques centaines de jeunes en colère sont de nouveau descendus dans la rue dans cette deuxième ville du pays. Ils ont saccagé et incendié une demi-douzaine de banques, a constaté un photographe de l’AFP.
Ils ont été dispersés par l’armée libanaise qui a eu recours au gaz lacrymogène et aux balles en caoutchouc. Des unités des forces de sécurité ont depuis arrêté ce matin des personnes impliquées dans ces incidents.
Ailleurs dans le pays, des routes ont été coupées par des pneus incendiés. A Beyrouth, des manifestants ont tenté de bloquer un carrefour important mais en ont été empêchés par les forces de sécurité.
Source: Divers