La diplomatie danoise a annoncé, mercredi 10 juin, avoir convoqué l’ambassadeur saoudien basé dans le pays scandinave après l’inculpation pour terrorisme de dirigeants d’un groupe séparatiste arabe iranien résidant au Danemark et soupçonnés d’avoir reçu des fonds d’Arabie Saoudite.
La police danoise a indiqué dans un communiqué, cité par l’AFP, poursuivre « trois personnes pour financement et promotion du terrorisme en Iran, y compris en collaboration avec un service de renseignement saoudien ».
L’ambassadeur saoudien a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, où il a rencontré le directeur politique.
« Il a été dit très clairement que nous n’accepterons en aucun cas de telles activités et notre ambassadeur à Riyad a répété le même message directement aux autorités saoudiennes », a souligné le chef de la diplomatie danoise, Jeppe Kofod, dans un communiqué où il déplore de « nouveaux chefs d’inculpation très graves ».
Ces trois personnes, résidant toutes au Danemark et membres de l’ASMLA (Mouvement arabe de lutte pour la libération d’Ahvaz) sont poursuivies depuis février pour espionnage pour le compte d’un service de renseignement saoudien.
Selon le PET (services de Renseignement danois), elles ont entre 2012 et 2018 espionné pour un service de renseignement saoudien.
« Il est totalement inacceptable que des pays étrangers et leurs services de renseignement transposent leurs conflits au Danemark et que le Danemark soit utilisé comme point de départ pour financer et soutenir le terrorisme », a affirmé le directeur de PET, Finn Borch Andersen, cité dans un communiqué.
A l’automne 2018, elles avaient été visées par un projet d’attaque sur le sol danois, que Copenhague estime commandité par Téhéran en représailles à l’attentat d’Ahvaz (sud-ouest de l’Iran), qui avait fait 24 morts en septembre 2018. Téhéran avait formellement démenti le projet d’attentat au Danemark.
L’Iran accuse régulièrement l’Arabie saoudite ainsi que les Etats-Unis et ‘Israël’ de soutenir les groupes séparatistes.
L’ASMLA est basé au Danemark et aux Pays-Bas, d’après les autorités néerlandaises.